Lamamra fixe les nouvelles priorités de la diplomatie algérienne

Lamamra fixe les nouvelles priorités de la diplomatie algérienne

Revenant sur de nombreuses questions d’actualité, Ramtane Lamamra a réitéré ses principes immuables de la diplomatie algérienne en intégrant une nouvelle dynamique indispensable à l’image de l’Algérie en ces temps de bouleversements régionaux et internationaux.

En bon diplomate, le ministre des Affaires étrangères, qui était l’hôte de l’émission “Invité de la rédaction” de la Chaîne III de la Radio algérienne, s’est, avant tout, gardé de dénigrer quiconque de ses prédécesseurs au poste en répondant à la question sur le “recul” de la diplomatie algérienne sur la scène internationale, affirmant que tout est tributaire de la conjoncture et des transformations que connaît le monde. Sur les relations algéro-marocaines, qui font du surplace depuis de longues années, Ramtane Lamamra a affirmé qu’elles disposaient d’“un potentiel d’amélioration”, soulignant que cela exigeait de “la retenue et de la sagesse”. Quant au pourquoi de cette situation, le chef de la diplomatie algérienne n’a pas hésité à dire que “les relations algéro-marocaines ne sont pas normales à cause des accès de fièvre dans les médias et, malheureusement, parfois, dans des déclarations officielles. Il est possible d’améliorer ces relations et, pour ce faire, il faut de la retenue et de la sagesse”.

Il a souligné que, dans ce cadre, l’Algérie considère que “la retenue est extraordinairement importante quand il s’agit de pays voisins frères”, avant de préciser que cette retenue et cette sagesse constituaient “le minimum que nous puissions assurer, bâtir et aller de l’avant pour avoir des relations bilatérales normales, sinon privilégiées”. Le successeur de Mourad Medelci a fait remarquer, à cet égard, que l’Algérie souhaitait cela pour “donner une chance à la réalisation du grand projet unitaire maghrébin et (…) créer un climat dans la région qui permettra aux Nations unies qui ont, en charge la cause du Sahara Occidental, d’avancer résolument dans l’organisation d’un référendum d’autodétermination”. L’épineuse question des frontières terrestres entre les deux pays a été évoquée par Ramtane Lamamra, qui a indiqué que les raisons ayant amené à leur fermeture “n’ont pas encore été réglées”.

à partir de ce constat, il a estimé nécessaire qu’“une dynamique destinée à prendre en charge l’ensemble de ces raisons soit enclenchée et conduite à bonne fin”, étant entendu que “les frontières n’ont pas vocation à être éternellement fermées”. Abordant le cas des otages algériens enlevés dans le Nord-Mali, le ministre des Affaires étrangères a souligné que l’Algérie déploie de “grands efforts” pour les libérer. L’état algérien “déploie de grands efforts pour libérer ses diplomates, à travers les moyens dont il dispose”, a-t-il déclaré. Ces diplomates “sont toujours en vie selon les dernières informations parvenues à l’état algérien”. C’est dire que “le dernier mot revient au droit et à la justice dans cette affaire”, a souligné le chef de la diplomatie algérienne.

Quant à la situation prévalant au Mali, Ramtane Lamamra a affirmé que “la sortie de crise institutionnelle n’est pas toute la sortie de crise. Il faut s’attaquer aux causes profondes de la crise”, ajoutant qu’“il est nécessaire qu’un certain nombre d’étapes soient franchies”. “Nous avions toujours cru que la solution devait être malo-malienne. Nous avons pensé que nous avions le devoir d’aider”, a indiqué le ministre, qui a précisé que “dans le Nord, il y a des populations diverses, pas que les Touareg, il y a d’autres groupes humains qui sont soumis aux affres de la vie et qui ont pu penser que la capitale était assez loin et qu’elle ne prenait pas toujours en charge leurs préoccupations”.

Soulignant que les réformes du président Keita prévoyaient “des mesures appropriées pour redresser ces inégalités”, avec un effort de décentralisation, Ramtane Lamamra a jugé que la situation générale dans le Sahel est “préoccupante mais pas alarmante, parce qu’elle n’est pas normale et qu’elle détourne de précieuses ressources qui auraient pu être avantageusement utilisées dans la transformation démocratique des états”. Il a expliqué son point de vue en affirmant que la situation n’est pas alarmante parce que “le terrorisme n’a pas su prévaloir dans la région. Le terrorisme a pu être déjoué et l’unité du Mali a pu être préservée”.

M. T