«Il reste encore du temps»
M. Lamamra a indiqué que la question de la candidature de Bouteflika à la présidentielle d’avril 2014 sera «abordée par le président lorsqu’il jugera le moment opportun».
Invité par la chaîne d’information France 24, avant-hier, pour parler de la diplomatie, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, s’est retrouvé face à la question de la candidature du chef de l’Etat à un autre mandat. «La question de la présidence de la République est une relation personnelle qui lie le président aux Algériens», a-t-il répondu, précisant que sur les plans constitutionnel et juridique «il reste encore du temps» avant l’échéance présidentielle. Contrairement aux promoteurs du projet du 4e mandat qui font plus dans le bavardage que dans le politique, le chef de la diplomatie algérienne ne s’est pas perdu en conjectures. Il s’est contenté de souligner que la question de la candidature de Bouteflika à la présidentielle d’avril 2014 sera «abordée par le président personnellement lorsqu’il jugera le moment opportun». Cela tout en prenant soin de dire que «le Président Bouteflika se porte bien et veille à diriger la diplomatie algérienne. Il participe au moindre détail et nous agissons sur la base de ses directives et orientations». Sur un autre plan, M.Lamamra s’est dit «optimiste» quant à l’avenir des peuples des pays voisins et du Sahel qui traversent des situations graves. «Le dernier mot revient aux peuples de la région et l’histoire contemporaine témoigne que tous ces peuples aspirent à l’édification d’une démocratie basée sur l’entente et la coexistence pacifique», a-t-il indiqué. L’invité de France 24 a réfuté toute implication de l’Algérie dans les événements qui ont secoué ces pays.
«L’Algérie n’est pas l’instigatrice des événements survenus dans plusieurs régions voisines. Elle s’y intéresse, réagit et apporte son soutien autant que faire se peut sans s’ingérer dans les affaires intérieures des autres pays», a-t-il souligné. Il ajoute que l’Algérie «n’a jamais oeuvré dans un sens autre que celui désiré par ces peuples et ces pays». Abordant la question malienne, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que l’Algérie n’a pas joué de rôle militaire. Il a expliqué que son rôle était purement politique, logistique et économique et la position algérienne défendait l’impératif d’aboutir à une solution concertée entre le gouvernement central et les groupes du Nord du Mali. «L’Algérie n’a eu de cesse de souligner que toute intervention unilatérale au Mali devrait se faire sur la base d’un mandat des Nations unies», a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, M.Lamamra a estimé que la région de l’Azawad, «est partie intégrante du territoire malien».
«Bien d’autres régions dans plusieurs pays africains ont des spécificités ethniques, culturelles et linguistiques et font partie intégrante de ces pays», a-t-il argué, soulignant la nécessité d’«un équilibre entre l’unité nationale et la diversité culturelle, linguistique et religieuse».
Concernant le terrorisme dans la région, le chef de la diplomatie algérienne a soutenu que ce phénomène «doit être traité de la manière qui s’impose, soit avec la violence légitime», soutenant qu’en défendant son territoire national, «l’Algérie apporte son concours à la stabilité des pays voisins». «La solution c’est de veiller à ce que le terrorisme ne constitue plus une menace, que ce soit pour l’Algérie ou pour les pays de la région», a-t-il dit. S’agissant des relations de l’Algérie avec la Libye, qualifiées de «bonnes», M.Lamamra a annoncé la tenue, en décembre, de la grande commission de coopération algéro-libyenne. L’Algérie, «soutient le gouvernement libyen en partant du principe qu’il a été choisi par le peuple libyen frère», a affirmé le ministre, soulignant que l’exécutif libyen «traite avec l’Algérie sur la base des accords liant les deux pays».