L’altermondialiste et défenseur du Tiers monde, Samir Amin, n’est plus

L’altermondialiste et défenseur du Tiers monde, Samir Amin, n’est plus
PARIS – L’économiste et altermondialiste Samir Amin, qui vivait à Dakar, est décédé dimanche à Paris à l’âge de 87 ans, a annoncé le président sénégalais Macky Sall dans un communiqué.

« La pensée économique contemporaine perd une de ses illustres figures », a affirmé Macky Sall lundi sur son compte Twitter, présentant ses condoléances « au nom de toute la nation » et saluant un homme qui a « consacré toute sa vie au combat pour la dignité de l’Afrique, à la cause des peuples et aux plus démunis ».

Il s’est éteint « après une brève période de perte de mémoire causée par une tumeur au cerveau et des souffrances », a écrit pour sa part l’économiste sénégalais Chérif Salif Sy sur le réseau social LinkedIn, soulignant que « le monde a perdu un grand penseur et militant ».

M. Salif Sy a également indiqué que « le directeur du Forum du Tiers-monde était dans un hôpital parisien depuis le 31 juillet ».

Présenté comme un théoricien des relations de domination Nord-Sud, du marxisme et du maoïsme, Samir Amin était l’une des figures de proue des mouvements altermondialistes.

Qualifié de Néo-marxiste, Samir Amin a écrit sur le droit, la société civile, le socialisme, le colonialisme et le développement, particulièrement en Afrique et dans le monde arabe. En 1973, il a notamment publié « Le Développement inégal: Essai sur les formations sociales du capitalisme périphérique ».

L’économiste a toujours dénoncé l’action des grandes institutions internationales, que sont le Fond monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) en Afrique, accusant celles-ci de ne travailler que les intérêts des Occidentaux.

Samir Amin a pris part au colloque organisé par l’agence Algérie presse service (APS), en juillet 2012, consacré à la pensée de Frantz Fanon (50 ans après), intitulé « L’esprit Fanon ».  Sa prestation sur « Frantz Fanon en Afrique et en Asie » fut un moment fort de ce colloque.

Le défunt, qui fut enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a mis à la disposition des étudiants africains sa bibliothèque personnelle, riche en œuvres essentiellement consacrées aux questions de développement économique et social mais aussi environnemental de l’Afrique.

Né au Caire en 1931, formé à Paris dans les années 1950, Samir Amin a travaillé de 1957 à 1960 dans l’administration égyptienne du développement économique puis au sein du gouvernement malien, avant d’être nommé professeur aux universités françaises de Poitiers et Vincennes, ainsi qu’à Dakar, selon le site des éditions de Minuit.