Des héros. C’est en ces termes que le président Bouteflika parle des éléments des forces spéciales de l’ANP qui avaient remporté une grande victoire à In Amenas. Le président ainsi fait le lien direct de filiation de l’ANP à l’ALN.
Nombre de connaisseurs en la matière ont toujours qualifié l’ANP de digne héritière de l’ALN. Ils relèvent que les soldats de l’ANP font preuve du même courage, du même esprit de sacrifice, de la même solidarité , du même engagement, de la même loyauté. S’il fallait hier libérer le pays au moyen de la guerre pour créer l’Etat algérien et lui donner une souveraineté nationale, aujourd’hui, il faut préserver la souveraineté nationale, assurer la sécurité nationale, créer les conditions d’une sécurisation de l’économie nationale, du fonctionnement sans interruption de l’Etat, et surtout protéger les populations contre toute menace identifiée.
On sait que l’ALN, dans la phase de transition vers l’ANP, a donné ses élites aux institutions civiles et militaires, que l’ANP a, pendant longtemps, fourni au pays le président de son propre choix, sans que cependant elle ne s’immisce dans le choix des hommes devant servir le pays à d’autres niveaux de la hiérarchie civile, sauf quelques cooptations et cela est inévitable et serait fait avec la conviction qu’il s’agit de compétences à ne pas gaspiller. Le regard porté sur l’armée a changé. Pourquoi a-t-il changé? D’abord, L’intervention militaire contre les groupes importants de terroristes de plusieurs nationalités nous avait paru irréalisable.
On ne savait pas que l’ANP était capable de parvenir sur le terrain à un tel niveau de qualité. Du moins, ce sont ceux qui ne connaissent rien de l’art militaire qui en parlent ainsi alors que les grandes puissances économiques et militaires reconnaissent qu’il n’y a pas d’autres méthodes de substitution à ce qu’a fait l’ANP. On reconnaît également sur la scène internationale que l’Algérie est capable de coordonner l’action opérationnelle dans la région du Sahel. La défense nationale est une institution constitutionnelle, qui agit comme toute autre institution constitutionnelle, dans le cadre de la Constitution. N’est-ce pas que la question de défense est «parlementarisée dans les deux chambres parlementaires, par le biais de deux commissions de défense.
N’est-ce pas que la mission de protection des populations n’est pas seulement d’ordre de l’usage des moyens de feu contre toute menace qui utilise les « moyens militaires » et que les populations avaient découvert avec surprise que leur armée intervient avec de grands moyens et avec célérité lors des tremblements de terre à El Asnam et à Boumerdès ainsi que lors de la catastrophe de Bab El Oued.
Said Abjaoui