L’Alliance de l’Algérie verte, pour qui le «soulèvement» juvénile du Sud est la preuve irréfutable que tous les «fusibles ont sauté», plaide pour la généralisation des mesures prises au bénéfice des populations de cette région, à toutes les wilayas du pays dans le cadre d’une politique nationale générale, pérenne et équilibrée.
L’Alliance de l’Algérie verte (AAV) a sobrement célébré le premier anniversaire de sa constitution au vu de l’immense déception née des folles espérances nourries fortement contrariées quant à sa propension à constituer l’alternative verte au pouvoir en place.
C’était hier à l’occasion d’un cérémonial à l’issue duquel le leader du MSP a passé le témoin à la tête du triumvirat islamiste au patron du mouvement Nahda pour une période d’une année. Auparavant, aussi bien Aboudjerra Soltani, Fateh Rebaïne que Mohamed Djahid Younsi, le revenant à la tête du mouvement Islah, ont eu, tour à tour, à faire le bilan de l’action du trio depuis sa naissance qu’ils ont consigné dans un communiqué.
Un projet pour lequel le trio affiche son attachement, le considérant comme «un plus de qualité à la scène politique nationale», avec le souci de développer ses mécanismes et leur dynamisation sur le terrain à même de concrétiser les objectifs de l’Alliance. Aussi, l’Alliance invite à faire une évaluation globale des réformes, deux ans après leur annonce, les considérant, pour sa part, comme ayant lamentablement échoué dans la concrétisation des aspirations du peuple à la pluralité et à la démocratie. Comme elle exhorte au traitement politique de fond de toutes les facettes de la corruption et du laisser- aller, avec la participation de toutes les parties actives au sein de l’exécutif qui doivent, dans ce sens, «divulguer leurs visions au sujet de la révision constitutionnelle en vue». Le triumvirat islamiste n’a pas manqué d’aborder le «soulèvement» des jeunes du Sud que Soltani considère comme étant la preuve irréfutable que «tous les fusibles ont sauté», et que c’est là le résultat de la volonté jamais démentie du pouvoir de faire taire les partis, les syndicats et autres relais associatifs.

Soltani, Rebaïn et Djahid Younsi plaident pour la généralisation des mesures prises au bénéfice des populations du sud du pays à toutes les autres wilayas, démarche, considèrent-ils, à même de constituer une «politique nationale générale, pérenne et équilibrée», et «pas une réponse conjoncturelle à une pression sociale». «Contrairement à ce qu’affirment les jeunes du Sud, leurs revendications sont éminemment politiques et pas seulement d’ordre social», dira Soltani qui a exprimé sa crainte d’une éventuelle contagion de cette «révolte» à d’autres régions du pays, surtout, estime Rebaïn, «si les mesures d’apaisement ne sont pas généralisées à l’ensemble du pays». Et pas que cela puisque l’Alliance verte invite aussi à prendre très au sérieux la question de la corruption avec la mise au jour des réseaux œuvrant à détruire l’économie nationale et à ternir l’image du pays. Et ce, préconise-t-elle, en «activant le contrôle et la libération de la justice et le dépassement de la dénonciation de la corruption».
M. K.