La célébration de la fête de la Victoire, qui correspond au 19 mars, ravive la polémique autour du douloureux dossier de devoir de mémoire. Les animateurs de l’Alliance présidentielle récidivent à l’occasion pour exiger de la France coloniale excuses et réparation.
En effet, les intervenants à la conférence des cadres des partis de l’Alliance présidentielle, tenue jeudi dernier à Alger, ont été unanimes à exiger de la France de reconnaître ses crimes coloniaux commis contre le peuple algérien durant la période d’occupation de l’Algérie.
Le SG du FLN a affirmé qu’il «est aujourd’hui du devoir des Algériens de dévoiler, de condamner et de criminaliser les pratiques coloniales françaises et de demander à la communauté internationale de faire pression sur l’État français pour l’obliger à reconnaître son passé colonial en Algérie». «Nous poursuivrons cet appel jusqu’à ce que la France officielle reconnaisse les crimes de la France coloniale», a-t-il soutenu.
Pour Abdelaziz Belkhadem, le colonialisme en tant que phénomène politique, militaire et économique est «le diable lui-même» et «une pratique vile qui cache beaucoup de crimes, d’actes d’assassinat et de destruction sous le couvert de la civilisation et de la modernité».
De son côté, le président du MSP a mis l’accent sur la nécessité de persister à exiger de la France officielle la reconnaissance des crimes de la France coloniale, affirmant : «Nous continuerons à brandir cette exigence jusqu’à son aboutissement».
Bouguerra Soltani a appelé les jeunes à «retenir les leçons de leur glorieuse histoire édifiée par leurs aînés», soulignant que l’objectif essentiel de cette conférence résidait dans «la consécration de la véritable citoyenneté dans les mentalités des jeunes de la période post-Indépendance». Mohamed-Tahar Bouzeghoub du RND a, quant à lui, salué la tenue de cette conférence, exprimant son souhait de la voir contribuer à «enrichir la mémoire et à stimuler les ardeurs de notre peuple pour la défense du message des martyrs et de l’Algérie face aux violents remous qui visent à la fois le monde arabe et islamique».
De son côté, le SG de l’ONM a indiqué que «le temps est venu d’exiger de la France la reconnaissance de tous ses crimes commis contre le peuple algérien auquel elle doit présenter des excuses et l’indemniser».
«Les conditions sont désormais réunies pour ouvrir le dossier des essais nucléaires françaises dans le Sud algérien», a expliqué Saïd Abadou, qualifiant la promulgation, par l’État français, d’un texte de loi faisant l’apologie de sa présence coloniale particulièrement dans la région du Maghreb arabe de «duperie et de contre-vérités».
Abadou a salué la démarche d’un groupe de patriotes jaloux de leur patrie soutenus par de nombreuses organisations nationales d’élaborer un projet qui «criminalise la période coloniale, responsable des injustices commises à l’encontre des valeurs spirituelles, civilisationnelles et matérielles du peuple algérien».
La victoire historique remportée par le peuple algérien, a-t-il enfin déclaré, était «le fruit d’une longue et amère lutte nationale», affirmant que le processus ne «s’est pas arrêté à la victoire politique mais devait se poursuivre pour atteindre d’autres objectifs avec d’autres moyens».
Par : Mokrane Chebbine