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Le ministre saoudien de l’énergie Khaled al-Faleh a annoncé hier que son pays allait réduire sa production de pétrole de 500.000 barils par jour en décembre.
Aux grands maux, les grands remèdes. L’alliance Opep-non Opep n’avait pas d’autre alternative que d’afficher sa volonté à baisser de sa production pour redresser des cours de l’or noir à la dérive suite à une dégringolade de dix séances consécutives. L’annonce a été faite hier depuis Abu Dhabi où s’est tenue la réunion de son comité ministériel conjoint de surveillance. Les Etats membres de l’Opep et les pays exportateurs associés à l’organisation sont majoritairement «favorables» à une réduction de l’offre mondiale de brut, a déclaré hier, le ministre omanais du Pétrole. «Beaucoup d’entre nous partagent ce point de vue», a indiqué Mohammed ben Hamad al Roumhi dont le pays n’est pas membre de l’Opep. La décision doit se prendre le mois prochain à Vienne où l’Opep doit tenir son sommet. Une option qui doit pousser au rebond des prix du pétrole.
Les grands producteurs de pétrole se sont retrouvés dans la capitale des Emirats arabes unis pour évoquer un éventuel retour à des limitations de la production suite à la chute inattendue des prix du pétrole. Les cours de l’or noir ont dégringolé 10 séances à la suite pour finir la semaine à 70,18 dollars à Londres. Alors qu’ils semblaient se diriger tout droit vers la barre des 90 dollars. Le baril a perdu une dizaine de dollars en l’espace de deux mois. Et même s’il reste à un niveau plutôt acceptable, il y a de quoi s’inquiéter. Les économies de la plupart des pays producteurs membres de la coalition Opep et non Opep dépendent essentiellement des revenus que leur assurent leurs ventes de pétrole. C’est le cas de l’Algérie. Ce n’est un secret pour personne, l’économie nationale est sur la voie du redressement depuis que les cours de l’or noir ont connu une embellie significative. Le déficit de la balance commerciale s’est sensiblement réduit. Il est même question de ne plus recourir au financement non conventionnel à partir de 2019 ou à défaut de moins le solliciter en 2018. Il est donc indiscutable que ces objectifs seraient chahutés si les prix venaient à s’effondrer davantage.
Tout contribuait à un tel scénario. Le marché ayant connu un retournement de situation spectaculaire après que les Etats-Unis eurent décidé d’assouplir leurs sanctions contre la République islamique d’Iran en autorisant huit pays à continuer d’acheter du pétrole iranien. Les cours de l’or noir se sont effondrés. Une chute accentuée par une production des Etats-Unis qui a atteint un niveau record de 11,6 millions de barils par jour. Ce qui a contribué à gonfler les stocks sans discontinuer au cours des sept dernières semaines. Alors que l’Arabie saoudite et la Russie, deux gros producteurs mondiaux, membres influents de l’alliance Opep-non Opep ont contribués à la descente aux enfers des prix en s’empressant de gonfler leur production en minimisant l’impact des sanctions US contre l’Iran. La rencontre d’hier tombait donc à pic pour faire le point sur une conjoncture qui présente tous les ingrédients d’une descente aux enfers. Le 10 décembre 2016 l’Opep et ses 11 partenaires hors cartel, dont la Russie, ont pris la décision de réduire leur offre de 1,8 million de barils par jour sur la base de l’accord historique d’Alger conclu le 28 septembre de la même année. Ce qui a permis aux prix de revenir à leur niveau de novembre 2014. Plus de 85 dollars. Ils ont fait un plongeon sous les 70 dollars tout récemment. L’Opep et ses alliés n’ont plus d’autre alternative que de serrer davantage les vannes. Rendez-vous est pris le mois prochain à Vienne.