Les prix du pétrole qui se sont affichés, hier, à l’équilibre ont semblé ignorer la déclaration des pays producteurs qui n’ont pas écarté de reconduire leur décision de réduction de leur offre de près de 1,8 million de barils par jour.
Il va falloir certainement plus qu’une déclaration pour renverser la vapeur. Les prix du pétrole qui se sont affichés hier, à l’équilibre ont semblé ignorer la déclaration des pays producteurs qui n’ont pas écarté de reconduire leur décision de réduction de leur offre de près de 1,8 million de barils par jour. «Le comité ministériel constitué de l’Algérie, du Koweït, du Venezuela, de la Russie et du Sultanat d’Oman, a étudié la possibilité de prolonger les réductions pour six mois supplémentaires», a indiqué le 26 mars le ministre koweïtien du Pétrole Essam al-Marzouk, à l’issue de la 2ème réunion du comité chargé du suivi de l’accord Opep- hors Opep conclu le 10 décembre à Vienne en Autriche. La séance de lundi représentait donc une journée test pour mesurer l’impact de ce rendez-vous sur les cours de l’or noir.
Déception. Le baril s’est dérobé. Hier vers 12h00 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s’échangeait à 50,51 dollars sur l’Intercontinental Exchange de Londres, affichant ainsi une baisse de 29 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour la même échéance se négociait à 47,53 dollars cédant au passage 44 cents. Qu’est-ce qui a bien pu clocher? Les efforts de l’Opep sont en effet mis à mal par la hausse de la production aux Etats-Unis, les pétroliers indépendants américains ayant profité de la hausse des prix pour relancer de plus belle leurs coûteuses extractions de pétrole non conventionnel souligne-t-on.
Selon le décompte du groupe privé Baker Hughes, le nombre de puits actifs aux Etats-Unis a atteint un plus haut en 18 mois à 652 puits actifs après une dixième semaine consécutive de hausse, signalent les experts. «Nous pensons que le manque de réactivité des prix reflète une certaine déception que rien de plus concret ne soit ressorti de la réunion, ainsi qu’un scepticisme de plus en plus présent sur la possibilité que la baisse de la production soit renouvelée, ou même que cette baisse suffise à rééquilibrer le marché», font remarquer les analystes de JBC Energy. «Cette hausse des puits actifs démontre l’impuissance de l’accord de l’Opep à entamer les réserves mondiales», en a conclu Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, qui a fait observer que «l’adaptabilité des producteurs de pétrole de schiste rendait le travail du cartel difficile.
L’Opep est désormais en appel. Elle se doit de réagir avant que les prix ne flanchent. La décision sera, en principe, arrêtée le mois prochain. Il a été demandé à la commission technique du comité de suivi, de coopérer avec le secrétariat général de l’Opep pour «examiner les conditions du marché pétrolier et de lui faire un rapport lors de sa prochaine réunion en avril», a fait savoir le communiqué qui a sanctionné le rendez-vous de dimanche. Le comité «délibérera avant de soumettre ses recommandations aux pays engagés par les réductions», a déclaré le ministre koweïtien du Pétrole Essam al-Marzouk qui a présidé la 2ème session du Comité de monitoring de l’Opep et de ses 11 alliés.L’objectif étant de faire remonter les prix du pétrole qui ont dégringolé depuis la mi-juin 2014 et qui tardent à retrouver leur superbe malgré la décision qualifiée d’historique prise par l’Opep à Alger le 28 septembre 2016 en marge du 15ème Forum international de l’énergie. Un défi que contrarie les Américains.