Soltani et ses alliés de «l’alliance verte » crient déjà à la fraude et menacent de faire avorter les législatives prochaines. Par le retrait de leurs seuls partis ou par le recours à des formes musclées d’empêchement du déroulement normal de l’élection ? Pleins feux sur une menace, objet d’une conférence de presse animée, hier, par les chefs du MSP, Ennahda et El-Islah.
La transparence des prochaines échéances électorales est incontestablement l’une des questions qui taraude les esprits des citoyens et des partis politiques.
Pour mettre l’État devant le fait accompli, les formations politiques de l’alliance verte, à savoir le MSP, Ennahda et El-Islah ont brandi, hier, la menace de se retirer avant le scrutin du 10 mai dans le cas où l’existence d’une fraude massive sera confirmée. Selon eux, la fraude est l’une des raisons principales qui motive les citoyens à boycotter les rendez-vous électoraux.
C’est ainsi qu’ils ont appelé le pouvoir à assumer ses responsabilités et à prendre les mesures nécessaires pour assurer des élections propres et honnêtes. «Les dispositions et les garanties qui ont été, jusque-là, données restent insuffisantes», a déclaré Akkouchi Hamlaoui, le secrétaire général du parti El-Islah, lors d’une conférence de presse animée hier à l’hôtel Safir, à Alger, en présence de Bouguerra Soltani et Fateh Rebaï, respectivement, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et secrétaire général d’Ennahda.
Dans ce sens, l’orateur qui a, pourtant, reconnu à demi-mot l’existence de cette pratique a précisé que l’alliance verte ne restera pas les bras croisés car elle fera recours à tous les niveaux pour dénoncer toute tentative de fraude. Par ailleurs, Hamlaoui Akkouchi a tenu à faire une mise au point à propos de la polémique relative à l’inscription collective des militaires dans le fichier électoral au niveau de certaines wilayas du pays.
«Nous n’accusons pas l’Armée nationale populaire (ANP), mais plutôt les parties ayant gonflé les listes», at- il précisé à ce propos. Et de poursuivre : «l’ANP est une institution respectable et ses éléments sont nos concitoyens». Le même orateur a, d’autre part, démenti les informations faisant état d’un financement de l’alliance verte par des pays étrangers dont les États-Unis d’Amérique. Il faut, a-t-il rétorqué, surveiller les ministres qui financent leurs partis avec les moyens de l’État.
De son côté, le secrétaire général du parti Ennahda, Fateh Rebaï a estimé que l’Algérie est à la croisée des chemins et elle a besoin d’un Parlement fort pour opérer le véritable changement auquel aspire le peuple algérien, et ce, en menant à bon port les réformes menées par le président de la République. Pour lui, toute tentative de fraude est synonyme à un jeu avec le feu. « Nous appelons le peuple à participer massivement au prochain scrutin car il y a des parties qui ne veulent pas à ce que ces élections se déroulent dans de bonnes conditions », a-til dit.
Le SG d’Ennahda s’est dit, en outre, confiant quant à la victoire des islamistes lors des prochaines législatives. Pour sa part, le président du MSP, Bouguerra Soltani a affirmé qu’il n’existe aucun différend entre les partis de l’alliance verte en ce qui concerne les listes unifiées, démentant, ainsi, les informations rapportées par certains titres de la presse nationale à ce sujet.
« Nous avons gagné la bataille des listes communes », s’est-il félicité, indiquant, dans ce contexte, que le SG d’Ennahda, Fateh Rebaï, est le seul candidat qui va se présenter aux élections parmi les trois membres de l’alliance verte. Toujours dans le même ordre d’idée, le président du MSP a fait savoir qu’un programme commun sera élaboré par les trois partis dans les prochains jours.
Soufiane Dadi