Le plan d’action du gouvernement Sellal qui sera, à partir d’aujourd’hui, épluché par les membres de l’APN appelés à s’y prononcer la semaine prochaine, se caractérise, selon Aboudjerra Soltani, par «un flou et le maintien de priorités qui auraient dû être revues au vu du changement du contexte politique».
Pour le président du MSP, qui présidait, hier au siège du mouvement, aux côtés de ses pairs de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), une journée d’étude parlementaire consacrée à ce plan, ce dernier pèche par une indigence manifeste en matière de stratégie. Diminuant du statut de l’équipe à Sellal puisque la considérant comme celle «chargée des affaires courantes», Soltani regrette l’absence, dans ce plan d’action, «de toute statistique quant à l’état actuel du chômage et de l’inflation pour ne citer que ceux-là, et de celle des objectifs visés, se contentant de généralités». Et de s’interroger sur le fait, paradoxal, selon lui, lié à la consistance du budget de fonctionnement de l’Etat par rapport à celui d’équipement. Une remarque manquant de pertinence puisque cette suprématie du fonctionnement sur l’équipement a été reconduite pour la seconde année consécutive puisque de mise l’année dernière. Il est vrai qu’on est loin de l’époque où le MSP était encore dans le giron présidentiel qu’il n’a quitté officiellement qu’à la faveur du tout dernier changement gouvernemental avec le départ des deux ministres encore fidèles, deux autres, et un cadre du parti ayant, entre-temps, faussé compagnie. Dont, notamment, Amar Ghoul qui a eu, une fois de plus, les «faveurs» du secrétaire général du mouvement El-Islah, qui le descendra en flammes, lui déniant toute représentativité du courant islamiste dans le nouvel exécutif puisque lui-même le revendique en claironnant que son nouveau parti n’est pas islamiste. Il n’y a pas que Akkouchi pour égratigner le revenant ministre des Travaux publics puisque le chef du groupe parlementaire de l’Alliance verte ne se prive pas, en aparté, de lui reprocher l’indigence en matière d’éthique politique. «Il n’a pas à revendiquer une quarantaine de députés et autres sénateurs, ces derniers étant élus sur les listes d’autres partis», dira Naâmane Laouer. Et de poursuivre que «la logique aurait dicté à Ghoul de faire comme les autres en créant son parti en janvier dernier et de se livrer ensuite au verdict populaire le 10 mai dernier». Laouer réfutera l’exode massif de cadres du MSP vers le TAJ de Ghoul, circonscrivant ce «phénomène» à seulement neuf députés de l’AAV encore que, précisera-t-il, «deux uniquement ont formalisé leur démission du mouvement, les autres étant encore en stand-by, préférant encore attendre». Propos que confortera, pour sa part et à sa manière, le secrétaire général du mouvement Nahda, pour qui le triumvirat poursuivra son œuvre et approfondira encore plus son homogénéité à l’occasion des prochaines élections locales. «Le soin a été laissé aux bureaux de wilaya des trois mouvements pour établir des listes communes», dira Rébai pour qui l’une des raisons principales ayant dicté à son mouvement la participation au double scrutin local du 29 novembre prochain consiste à faire barrage au plan de maquillage de la scène politique nationale par des partis sans couleur, sans saveur et sans militance, allusion à peine voilée à Ghoul qui a fait à la mouvance islamiste un enfant dans le dos en lançant son TAJ, proclamant, notamment, «l’ère des idéologies révolue».
M. K.