Contrairement à une croyance répandue, les femmes n’accèdent pas plus facilement que les hommes au travail chez nous et elles ne sont, de ce fait, pas plus épargnées par le chômage.
Certes, elles ont gagné beaucoup de terrain en peu de temps accédant à des emplois qui , dans un passé récent, étaient exclusivement masculins et réalisant une avancée que beaucoup de femmes arabes n’espèrent même pas, mais du chemin leur reste à parcourir.
La montée de la scolarisation des filles est un fait indéniable. Ainsi sur les 392 540 étudiants (filles et garçons), inscrits au baccalauréat cette année (2012), 65,38 % à l’avoir obtenu sont des filles, soit plus de 151 000. La réussite scolaire des filles s’affirme ainsi à tous les niveaux du système éducatif.
C’est aussi durant cette période que s’est construit l’accès, à la femme algérienne, à certains droits que, somme toute, lui jalousent bien des femmes de pays voisins (arabes ou d’Afrique). Bien des obstacles à leur insertion sur le marché du travail ont ainsi fait l’objet de suppression. Peut-on, dans ces conditions, penser que l’Algérienne a acquis les droits professionnels auxquels elle aspire ?
En dépit de la forte augmentation du niveau d’éducation et de l’activité des femmes, les disparités professionnelles et sectorielles sont loin d’avoir complètement disparu. Ainsi, et selon une enquête auprès des ménages, menée par les services de l’Office national des statistiques (ONS), consacrée à l’emploi et qui concerne l’année 2010, il s’avère en ce sens que du bon et du moins bon sont à relever.
Selon cette enquête, la population issue de la gent féminine active en 2010 était estimée à un peu plus de 2 millions sur 11 millions de personnes actives. En l’occurrence, un poste de travail créé, sur cinq, est occupé par une femme. On y note que les disparités sont observées selon le milieu de résidence. Elles se traduisent par un taux d’activité des femmes en milieu rural relativement plus faible (9,9 % contre 16,3 % en zones urbaines).
Cependant, et toujours selon cette même enquête, il est relevé qu’entre 2001 et 2010, la population active féminine s’est accrue de 534 000 personnes, soit un accroissement relatif de 29,3 % contre 19 % chez les hommes durant la même période.
La participation de la femme à la vie active semble être particulièrement et étroitement corrélée au niveau d’instruction.
Pour preuve, le taux d’activité des diplômées de l’université, issues de la population féminine, atteint le même niveau observé chez la population active masculine. Cela dénote que comparé aux hommes, le comportement du marché du travail vis-à-vis de la femme est essentiellement tributaire en premier lieu de son niveau d’instruction.
L’obtention de diplôme semble ainsi constituer le déterminant principal pour l’insertion des femmes dans la vie économique.
L.S