Certes, les chiffres officiels nous disent qu’il y a, environ, 22 % de postes de responsabilités occupés par la femme algérienne et donc, la différence, soit les 78 % restants sont gérés par des hommes. A première vue, cela semble quelque peu en dessous de ce qui aurait dû être si l’on considère que la Constitution algérienne de 1999 a inscrit, dans ses textes, l’égalité civile, politique sociale et salariale de cette dernière. Et alors, on est tenté de conclure hâtivement que celle-ci ne s’est pas encore matérialisée totalement, à nos jours. Pourtant, dans la réalité c’est une énorme avancée quand même et qui ne s’est pas faite du jour au lendemain, en Algérie quand on sait que, pendant la décennie noire certains leaders et prêcheurs, ont plombé le statut de la femme et l’ont reléguée dans un rang social et culturel de bas niveau. Rappelons, que l’histoire Algérienne a eu ses femmes exceptionnelles dans divers domaines et la femme a joué, également, un rôle important pendant la révolution Algérienne armée. Depuis les années 2000, contre vents et marées ainsi que contre une certaine vision rétrograde de certains courants, l’Etat algérien a fait une démarche concrète en direction de la promotion de la femme. Cette dernière a récolté des acquis substantiels en dépit d’une discrimination sociale à l’intérieur d’une même collectivité, la plongeant dans une certaine forme de désarroi silencieux. Quand, à la parité hommes-femmes, vue sous un angle comparatif par rapport à l’occident, raisonnablement, n’a pas lieu d’être à cause de la différence sociale, économique, culturelle et surtout historique. En effet, l’Algérie est, et demeure, un pays amazigh avec en plus une langue arabe et l’Islam comme religion ne peut être comparé à d’autres. A la limite, il est permis de relever que durant ces vingt dernières années, la promotion de la femme algérienne s’est faite malgré toutes les difficultés mais en gagnant des acquits dont certaines sont à consolider. La société algérienne est largement dominée par les hommes qui, par traditions et tabous bien encrés, ne cèdent que difficilement de leur espace à la femme. Ils ont quand même le mérite de lui reconnaitre une importance qui est jalousée par d’autres….
Younes Zahachi