Les habitants de la cité de la Rocade accusent les personnels de l’ADE de complicité allant jusqu’à avancer que les coupures d’eau potable seraient voulues pour favoriser le trafic des camions citerne d’eau qui s’installe.
La ville de Tébessa a vécu la fête de l’Aïd el Fitr pas comme les autres régions du pays. L’Aïd qui devait une grande fête pour les familles après un mois de sacrifice et de jeûne a viré au cauchemar pour les Tébessis pour cause d’absence totale de l’eau potable à leurs robinets. Une pénurie qui s’était installée plusieurs jours avant la fête de l’Aïd, mais qui n’avait pas incité les gens de l’Algérienne des eaux à réagir, assure-t-on.
Cet aïd contrarié restera sans doute dans les annales de la ville et dans la mémoire de tous les chefs de familles qui se sont plus préoccupés comment se procurer une citerne d’eau, quitte à la payer au prix fort, que de partager ce moment unique avec leurs enfants.
Les appels de désespoir lancés par les habitants, privés d’eau depuis le début de la saison estivale, et les démarches auprès de l’Algérienne des eaux de Tébessa n’ayant pas été entendus, les habitants ne savent plus à quel saint se vouer.
Selon les habitants concernés, que nous avons contacté, les quartiers de la cité Skanska, 100- Logements, 40-Logements, El-Merja, la Remonte, cité Ezzohour seraient les plus touchés par le manque d’eau.
Nos interlocuteurs de la cité de la Rocade accusent les personnels de l’ADE de complicité allant jusqu’à avancer que les coupures d’eau potable seraient voulues pour favoriser le trafic des camions citerne d’eau qui s’installe. D’autres habitants de la cité Skanska évoquent, quant à eux, la mauvaise gestion qui prévaut au sein de cette société. “Au niveau de ce quartier, ceux qui résident dans des villas n’ont jamais eu de problème d’eau du simple fait que leur conduite d’eau potable est autre que celle qui est destinée au reste des zones d’habitation, à l’instar des cités des bâtiments des 100-Logements et des 40-Logements. Vous voyez bien que pour la distribution de l’eau potable, on pratique la politique du deux poids, deux mesures. Les familles aisées sont alimentées le plus normalement du monde alors que les autres sont obligés de payer les citernes d’eau à 2 000 DA l’unité. On doit corrompre le responsable et l’agent chargé du réservoir d’eau pour que l’eau coule dans son robinet, c’est vraiment grave’’, s’indigne encore notre interlocuteur.
En somme, Tébessa vit un véritable calvaire en plus de celui de la canicule qui sévit durement dans la région. Un calvaire qui affecte pratiquement toute la ville, générant une atmosphère de panique chez les citoyens qui n’ont d’autre choix que de se rabattre sur les fardeaux d’eau minérale. Encore une fois, l’appel est lancé au premier chef d’exécutif de la wilaya pour intervenir et assainir cette situation qui affecte la majorité des quartiers de la ville.