L’affaire du mari de la jeune femme verbalisée parce qu’elle conduisait en portant le niqab n’en finit pas de faire la «une» des médias.
La conductrice avait refusé de payer l’amende et a aussitôt alerté son avocat et la presse. Mal lui en prit car son mari était, semble t-il, déjà dans le collimateur du ministre de l’Intérieur puisque ce dernier a tout de suite menacé de lui retirer la nationalité française pour polygamie.
Liès Hebbedj, Algérien d’origine, se trouve en France depuis l’âge de deux ans et a acquis la nationalité par mariage en 1999.
Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, a révélé qu’il avait quatre épouses, certains parlent même de sept, et frauderait à la caisse d’allocations familiales, et le présente comme un membre de la Djamaa El Tabligh, une mouvance pour la prédication.
Les musulmans de France ont évidemment été choqués par la réaction des autorités françaises et ont dénoncé à travers des associations la « stigmatisation et l’islamisation de cette affaire ».
Le débat en cours sur l’interdiction du port de la burqa, les agressions islamophobes dont la dernière hier a été le mitraillage d’une mosquée à Marseille, ont fait craindre une nouvelle manœuvre politicienne contre la communauté.
Or Liès Hebbedj n’est pas tout à fait clair sur sa vie. On découvre alors qu’il a effectivement plusieurs épouses, des converties, qu’il a installées dans des pavillons mitoyens et qu’il est propriétaire de plusieurs commerces.
Ces faits n’ont d’importance que si l’on sait que par ailleurs ses « femmes » touchent les aides sociales car considérées comme mères isolées. Du coup, il devient difficile de compatir aux malheurs de Liès qui se présente comme un musulman de grande piété mais qui accepte l’argent versé à ses enfants, il en a 12, par l’Etat.
Hier il a été plus loin dans son ambiguïté en affirmant que ses femmes sont en réalité ses maîtresses car selon lui, « l’Islam n’interdit pas les maîtresses ». Les musulmans de France sont loin d’approuver ces propos même s’ils ont pour but de lui épargner le retrait de la nationalité française.
Il aurait été plus avisé de se battre sur le terrain du droit car pour l’instant les pouvoirs publics n’ont aucun argument pour prouver qu’il triche avec les aides sociales. Après tout, ce sont ses femmes qui en sont directement bénéficiaires.
Par : Ghania Khelifi