La menace sécuritaire à la frontières algéro-libyenne est un casse-tête auquel fait face l’Algérie depuis plus deux ans avec notamment la circulation des armes survenue au lendemain des événements qui ont secoué ce pays voisin, dont la stabilité n’est pas encore rétablie.
C’est dans ce contexte que s’est tenue hier la 14e session de la grande commission mixte algéro-libyenne à Tripoli, sous la présidence des Premiers ministres algérien et libyen, Abdelmalek Sellal et Ali Zeidane.
A cette occasion, Sellal a affirmé à Tripoli, que la détérioration de la situation sécuritaire du fait de la large prolifération d’armes constitue désormais un danger pour la sécurité de la région et exige l’intensification de la coordination, de la coopération et de l’échange d’informations entre les différents organes spécialisés algériens et libyens.
Selon le Premier ministre, il convient de redoubler d’efforts pour la sécurisation et la protection de nos frontières terrestres communes à la lumière de la situation sécuritaire précaire dans la région du Sahel.
En outre, il a mis en exergue « les pas franchis par la coopération et la coordination en matière de sécurité entre les deux pays », saluant par là même, « les résultats encourageants réalisés à ce jour dans le domaine de la formation des éléments de la police libyenne en Algérie ». Sellal a souligné aussi, la disposition de l’Algérie à répondre aux besoins des frères en Libye en la matière.
Sur le plan économique, le Premier ministre a appelé les investisseurs et hommes d’affaires en Algérie et en Libye à apporter de manière « sérieuse et efficace » leur contribution aux grands projets de développement dans les deux pays, notamment dans les secteurs prometteurs dont l’énergie, le partenariat, l’investissement et l’industrie.
A cet effet, il a proposé, “la mise au point d’une feuille de route à même de définir les domaines de coopération et de fixer les objectifs à atteindre conformément à un calendrier bien établi”, appelant les commissions techniques communes à reprendre leurs travaux.
Lors de cette session, plusieurs accords et programmes exécutifs dans les secteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de la jeunesse et des sports, de l’éducation nationale, des affaires religieuses et du waqf et des douanes seront signés.
Il est à noter que la visite du Premier ministre en Libye est la deuxième du genre en une année après celle effectuée en janvier 2013 à Ghadamès, où il avait rencontré ses homologues libyen et tunisien, vise à examiner les moyens de coordonner les efforts entre les deux pays pour maîtriser la situation sécuritaire et garantir la stabilité, qui est la condition sine qua non pour le développement de la région.
Afin de sécuriser leurs frontières communes, l’Algérie s’est engagée à ne permettre à personne d’utiliser son territoire pour porter atteinte à la Libye ou menacer sa sécurité et sa stabilité et la Libye s’est engagée, de son côté, à ne permettre à personne d’utiliser son territoire pour menacer la sécurité et la stabilité de l’Algérie.
Les deux parties ont exprimé leur volonté d’intensifier la coopération, la coordination et la concertation en vue de faire face aux dangers qui menacent la stabilité et la sécurité des peuples de la région du Sahel, dont la lourde responsabilité incombe à tout un chacun, et ce dans le cadre du respect mutuel, de la préservation de la souveraineté nationale et du rejet absolu de toute tentative d’atteinte à l’intégrité territoriale des pays de la région.
Par Nacera Bechar