Selon des sources proches du dossier, l’Algérie aurait l’intention de refuser au groupe pétrolier émirati Dragon Oïl la possibilité d’acquérir les parts de la firme irlandaise Petroceltic qui détient un permis de recherche et d’exploitation du champ d’Ain Tsila dans la wilaya d’Illizi.
Et serait même disposée à racheter les parts dans le cadre du droit de préemption. L’Etat est en effet déjà présent via la compagnie publique Sonatrach qui a repris 18% des actifs du permis que détient Petroceltic.
Le groupe pétrolier Dragon Oïl, propriété d’Emirates National Oïl Company (ENOC), revient à la charge et veut s’offrir le site d’Ain Tsila, appartenant au groupe Petroceltic International PLC, l’actuel exploitant de la licence d’Ain Tsila.
Le permis gazier d’Isarène, acquis le 26 septembre 2004 par Petroceltic, est situé dans la région d’In Amenas. Constitué principalement du champ de Aïn Tsila, le gisement est situé à l’ouest du permis de Bourarhat, abandonné par la compagnie anglaise BP.
Dragon Oil tourne depuis peu autour de Petroceltic International PLC pour lui vendre ses actifs. Pourtant, cette même entreprise avait échoué l’année dernière dans son action pour à acquérir les actifs de Petrocletic Algérie via le processus irlandais Examinership.
Le pétrolier émirati, Dragon Oil, a présenté une offre largement au-dessus de l’action cotée à la Bourse de Londres. Dragon Oil aurait proposé 800 millions de dollars pour racheter Petroceltic. Cette tentative aurait alarmé les grands centres décisionnaires de l’industrie du pétrole et du gaz en Algérie.
Des sources au sein du ministère de l’Energie se disent « déçues que le gouvernement, qui s’efforce d’éradiquer la corruption est à présent réimportée en Algérie depuis l’étranger ». Ces mêmes sources ont confié « être déterminées à empêcher » Dragon Oïl de prendre part à l’exploitation d’un des points pétroliers stratégiques du pays.
Des cadres du groupe Dragon Oïl fortement présent au Turkménistan auraient sollicité des pots-de-vin de ses sous-traitants au Turkménistan.
Dragon Oïl a été impliqué avec la famille indonésienne Aburizal Bakrie dans l’escroquerie des actionnaires de Bumi PLc, une entreprise londonienne de bourse, en l’aidant à justifier plus de 350 millions de dollars qui ont été transférés sur un faux « compte » au Yémen. Dragon Oïl avait soutenu avoir participé à l’extraction de pétrole sur une concession détenue par Gallo Oïl, cette dernière appartenant à Bumi.
Or, il s’est avéré que ces concessions n’ont jamais été productives et étaient utilisées par les Bakrie afin de faire sortir illégalement de l’argent de Bumi PLc.
Avec ces agissements, Dragon Oil a aidé la famille Bakrie à escroquer les actionnaires. Selon des sources proches de Sonatrach et de l’Agence nationale de valorisation des hydrocarbures (Alnaft), il y a une grande détermination « à éradiquer la corruption et autres comportements frauduleux » dans le milieu des ressources naturelles en Algérie ».
De ce fait, disent-ils, autoriser Dragon Oïl à acquérir le gisement de Petroceltic de manière détournée et à asseoir sa « culture » alors même que le pays fait face à la fois, à une baisse d’afflux due à la chute des prix du pétrole et à une production déclinante est une opération dangereuse pour le pays. Dragon Oil a pour rappel, décroché, dans le cadre de son, consortium avec l’italien Enel, deux blocs d’exploration d’hydrocarbures en Algérie.