Le conseil d’association Algérie-Union européenne se réunira le 21 juin pour « aplanir les différends » concernant le pacte qui lie les deux parties depuis 2005, a expliqué le ministre algérien du Commerce Mustapha Benbada, le lundi 16 mai.
Les Algériens estiment en effet que cet accord d’association est déséquilibré en faveur de l’Europe, et au détriment de l’économie locale.
L’Algérie et l’Union européenne ne sont « pas satisfaites » du niveau des investissements européens en Algérie, a expliqué Stefan Füle, le commissaire européen à l’élargissement et à la politique européenne de voisinage, lundi lors d’une visite de deux jours à Alger. Un sentiment qui règne malgré le quintuplement des investissements depuis l’entrée en vigueur de cet accord d’association.
L’immigration et les déplacements sont également au coeur des débats ; alors que l’Europe envisage un resserrement des conditions d’entrée dans la zone Schengen, l’Algérie réaffirme sa demande de voir la libre-circulation des personnes intégrée dans cet accord d’association.
Lundi également, le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci s’est déclaré optimiste quant aux négociations sur le calendrier de démantèlement des tarifs douaniers, et il a pointé un déséquilibre favorisant l’Europe dans tous les domaines commerciaux, à l’exception des hydrocarbures.
Selon Medelci, les importations algériennes en provenance de l’Union ont augmenté, passant de 11,2 milliards de dollars en 2005 à 20,6 milliards de dollars en 2010.
Le ministre a également parlé de l’importance de mesures destinées à venir en appui au développement et à la modernisation de l’industrie et de l’agriculture.
Les deux rives de la Méditerranée s’attachent également à la dimension politique de cet accord de coopération.
« L’Union européenne salue l’annonce de la levée de l’état d’urgence et les réformes à venir », a déclaré Stefan Füle. « Nous espérons qu’elles répondront aux aspirations du peuple algérien.
Il est revenu sur les changements politiques intervenus en Afrique du Nord depuis sa dernière visite en 2010. Dans le contexte des « révolutions historiques dans cette partie du monde », a-t-il déclaré, « l’Union européenne apporte son soutien total à l’Algérie et aux Algériens ».
Et le commissaire d’ajouter : « Il est évidemment crucial de se mettre à l’écoute des aspirations du peuple algérien, aspirations qu’il a clairement exprimées depuis le début de l’année. »
Les deux parties maintiennent cependant leurs différences d’interprétation sur la question de la libre-circulation des personnes. Alors que l’Union envisage de durcir sa législation concernant l’accès à la zone Schengen, et souhaiterait parvenir à un accord global avec l’Algérie concernant l’entrée et la réadmission des ressortisants algériens, la partie algérienne demande que les dispositions relatives à la libre-circulation des personnes soient intégrées dans l’accord d’association. De plus, l’Algérie maintient sa préférence pour des accords bilatéraux avec les Etats membres de l’Union concernant l’entrée de ses ressortissants.
Une commission du dialogue politique sera mise en place pour formaliser le processus de consultations en cours entre l’Algérie et l’Union européenne sur les questions liées à la politique, à la sécurité et aux droits de l’Homme.