Dans un contexte de crise économique qui secoue l’Occident, d’une part, et de l’autre, une Algérie qui veut relancer son économie nationale dépendante des prix du pétrole instables, Alger est la destination de différentes délégations étrangères, à la fin du mois de mai et en ce début de mois de juin.
Même si l’aspect commercial reste dominant, l’Algérie négocie un partenariat gagnant-gagnant. Le 16 mai dernier, une réunion inédite a eu lieu entre des membres du gouvernement et les responsables des entreprises publiques économiques. A cette occasion, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait affirmé que l’Algérie doit profiter de la crise économique mondiale pour remettre sur pied et relancer son secteur industriel.
Il a ajouté, dans le même sens, que certaines firmes étrangères, actuellement en difficulté en raison de la crise en Europe, sont prêtes à investir en Algérie.Quelques jours après, plusieurs délégations étrangères sont venues à Alger où des discussions ont eu lieu avec des responsables algériens. L’intérêt pour l’Algérie a été affirmé en attendant la réalisation d’investissements productifs.
Si la fin du mois du mai a été chargée, ce début du mois de juin verra des visites de haut niveau, à commencer par celle de, Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre turc. Au menu, des pourparlers, outre les questions bilatérales, les derniers développements en Syrie se tailleront la part du lion.
Le dirigeant turc qui effectue sa troisième visite en Algérie depuis son arrivée au pouvoir en 2001, sera accompagné par pas moins de 200 dirigeants d’entreprises turques, travaillant dans des secteurs aussi stratégiques que le textile, le BTPH et l’électronique. La Turquie a été classée 8e client de l’Algérie en 2012 avec 3,04 milliards de dollars et son 7e fournisseur avec un montant de 1,78 milliard de dollars, selon les chiffres des Douanes algériennes.
Du côté des britanniques, une délégation de la Commission des affaires étrangères de Grande-Bretagne, conduite par son président Richard Ottaway, effectuera une visite en Algérie la semaine en cours.
Il s’agit d’une mission exploratoire pour la Commission dont l’objectif est d’évaluer la politique du Royaume-Uni à l’égard de l’Afrique du Nord et de l’Ouest. Cette visite intervient après celle effectuée la semaine dernière par Lord Richard Risby, représentant du Premier ministre chargé du développement des relations économiques avec l’Algérie. En 2010, la Grande-Bretagne avait été classée 13e client de l’Algérie et son 13e fournisseur.
D’autre part, une rencontre d’affaires entre les opérateurs économiques algériens et leurs homologues portugais sera organisée les 12 et 13 juin prochains à Alger.
Selon la Chambre algérienne de commerce et d’industrie, durant cette rencontre plusieurs secteurs sont au menu des discussions des opérateurs des deux pays, notamment les énergies renouvelables, les matériaux de traitement des minerais, les produits de la transformation du liège. La France, autre partenaire-clé de l’Algérie, même si les promesses d’investissements ne se sont toujours pas concrétisées malgré le rapprochement entre le Président Bouteflika et le président français François Hollande.
Dans ce cadre, le gouvernement algérien a même annoncé la révision du code des investissements, déjà amendé en 2006. A l’occasion de la visite de la ministre française du Commerce extérieur, Mme Nicole Bricq, et suite à ses discussions avec le ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, les deux parties ont évoqué une volonté de conclure prochainement un accord de coopération dans le logement impliquant les entreprises des deux pays.
Pour les Américains, les entreprises de ce pays attendent un assouplissement des procédures administratives. C’est ce qu’a indiqué vendredi dernier le président du Conseil des affaires algéro-américain, Smaïl Chikhoune. Selon lui, il faut revoir la loi 51/49 dans les secteurs hors hydrocarbures «car elle n’attire pas les investisseurs américains».
Du côté des partenaires arabes, la visite du ministre des Affaires étrangères de l’Etat des Emirats, Cheikh Abdullah Bin Zayed Al Nahyan, n’a pas abouti à de grandes annonces, notamment sur les projets émiratis en suspens et ceux non achevés comme le cas de Dounia Parc.
Par Nacera Chennafi