Il semble que l’opération d’exportation de la pomme de terre algérienne vers le marché communautaire est imminente. C’est en tous cas l’écho qu’on nous avons du côté du ministère de l’Agriculture qui fait savoir que «le dossier de l’exportation de la pomme de terre produite localement vers le marché européen est en phase finale.
Jusqu’à l’heure, tous les problèmes liés à la logistique sont résolus ; il reste seulement quelques procédures administratives et douanières à régler pour envoyer les premières quantités à destination d’acquéreurs anglais et hollandais», confirme notre source. Sur ce sujet, nous apprenons que le département de l’Agriculture est intervenu auprès des services concernés pour débloquer la situation au niveau des opérateurs privés. En effet, l’Algérie qui a assuré une bonne production en 2009 et parvenue à une «surproduction en 2010», selon les propos même de Rachid Benaïssa. D’une production de 20 millions de quintaux en 2008, puis de 25 millions en 2009, la production de la pomme de terre en 2010 est évaluée à 30 millions de quintaux et à 200 000 tonnes pour les semences. Sur cette lancée, l’Algérie envisage d’atteindre un objectif de 40 millions de quintaux à l’horizon 2014. Mais devant ces transactions internationales, les pouvoirs publics n’arrivent toujours pas à stabiliser les prix malgré le dispositif du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) mis en place par le ministère de l’Agriculture. Ainsi, les consommateurs n’arrivent pas à comprendre comment on se tourne vers l’export alors que les besoins du marché local ne sont pas satisfaits. En réalité, ce n’est pas le produit qui fait défaut, puisque la production ne cesse d’être revue à la hausse, mais c’est plutôt la spéculation qui fait rage. Ainsi, le consommateur assiste impuissant à des flambées du tubercule qui passe parfois en l’espace de moins d’une semaine de 25 à 70 DA. «Les capacités de stockage de l’Algérie sont en mesure de satisfaire la demande locale et d’approvisionner le marché international par ce produit», avait soutenu le ministre. Par contre, on explique que l’opération d’exportation d’un produit agricole de quelque nature qu’il soit est une affaire typiquement commerciale et qu’elle est du ressort du secteur privé même si l’Etat intervient pour faciliter l’opération. A peine annoncée, cette opération d’exportation de la pomme de terre est déjà qualifiée par «les mauvaises langues» de démarche qui vise plus à faire un effet de poudre aux yeux plutôt qu’à constituer une transaction commerciale au vrai sens du terme. Pour ce, un parallèle est vite fait avec l’action d’exportation d’infimes quantités d’orge vers la Tunisie ; au moment où dans la même période le pays a continué d’importer du blé tendre pour en faire de la farine panifiable. Acte à connotation politique ou purement économique, le fait qu’un produit agricole élaboré en Algérie trouve des preneurs européens malgré les exigences de l’UE, est déjà un acquis en soit, selon la version du ministère.
Hafid Mesbah