L’Algérie : Une somme «de constructions bizarres dépourvues du minimum esthétique », selon un ministre

L’Algérie : Une somme «de constructions bizarres dépourvues du minimum esthétique », selon un ministre

C’est un aveu qui en dit long sur la «misère urbanistique» dont souffre l’Algérie. Samedi, lors d’une rencontre à Tlemcen, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Nourredine Moussa, a reconnu tout bonnement que dans notre pays, «les villes et villages sont dépourvus du strict minimum d’esthétique» !

«Nous nous trouvons devant des constructions bizarres et non achevées et, dans la plupart du temps, des réseaux inachevés, des sites d’habitation anarchiques et précaires», a encore dénoncé Nourredine Moussa qui impute ce gâchis à “plusieurs dysfonctionnements et disparités dans le domaine de la qualité du cadre bâti”. Mais ces dysfonctionnements, le ministre les explique par «des circonstances socio-historiques » qui ont donné lieu à “un cadre bâti incohérent et incompatible avec les conditions requises» !

La fuite en avant est trop belle pour être vraie et sérieuse ! Le ministre a-t-il oublié à ce point ses responsabilités ? Et pourtant, les architectes et les urbanistes ont tiré à maintes reprises la sonnette d’alarme. Ils n’ont eu de cesse à interpeller Nourredine Moussa et ses conseillers sur l’urgence d’un plan d’action pour sortir l’Algérie de sa «bidonvillisation». Mais, rien n’est fait. Jusque là Nourredine Moussa se contentait de louer les magnifiques acquis du programme présidentiel d’un million de logements réalisés, soi-disant, en grande pompe. A chacune de ses inaugurations, Nourredine Moussa préférait parler de cette «Algérie qui avance et donne des logements à ses enfants» ! Et subitement, le ministre découvre que l’aspect esthétique de ces logements est moche et repoussant ! Quelle mouche a donc piqué Nourredine Moussa pour provoque en lui un tel réveil ? Pour l’heure, personne ne le sait. Enfin, la seule chose qui est sûre et certaine dans l’esprit de notre ministre est que «l’urbanisme n’est pas seulement l’affaire de l’ingénieur en génie civil et de l’architecte, mais une affaire à laquelle doivent participer plusieurs intervenants», déclare-t-il. Voila une belle révélation qui lui manque juste une précision : l’urbanisme est aussi l’affaire d’un ministre monsieur Nourredine Moussa…

Anouar Malik