L’Algérie a vécu, la semaine dernière, trois événements d’une importance capitale. Deux événements concernent directement son avenir et le troisième indirectement mais tout aussi important.
Il s’agit, bien sûr, des énergies renouvelables et des exportations de gaz, dans le cadre du Medgaz, d’une part et de la 19e conférence africaine des ministres de l’Industrie, d’autre part. Ces trois événements montrent clairement que l’Algérie est pleinement dans la mondialisation. Notre pays a décidé de relancer, avec réalisme et détermination, les énergies renouvelables. Le Président de la République a annoncé, dans ce sens, la création d’un Haut Commissariat aux Energies renouvelables.
Avec cette structure, l’Algérie affiche ses ambitions, en déterminant une stratégie et des moyens. Disposant du plus grand gisement solaire au monde, elle est en droit de nourrir des ambitions pour développer un secteur stratégique et d’avenir pour elle-même d’abord. Ce projet permettra de satisfaire ses besoins et d’envisager des exportations substantielles, notamment vers l’Europe. C’est la raison pour laquelle, elle va engager des négociations pour concrétiser le projet Desertec dans le cadre d’un partenariat intéressant.
Ainsi, l’Algérie est impliquée pour relever un immense défi. L’autre grand projet est relatif aux exportations en gaz vers l’Espagne, via Medgaz. Ce sont quelque 8 milliards de mètres cubes de gaz qui seront ainsi vendus à ce pays et probablement un jour vers toute l’Europe. Avec ce projet, l’Algérie s’impose comme un fournisseur de première probité de gaz vers l’Europe. Elle a réussi à tenir son pari d’avoir une part de marché européen très importante malgré la présence de puissants concurrents, à l’instar de la Russie, du Qatar et de l’Iran. En outre, grâce à ses exportations, l’Algérie va engranger des revenus supplémentaires. L’autre grand événement est relatif à l’organisation, pour la première fois en Algérie depuis sa création, en 1975 de la Conférence africaine des ministres de l’Industrie qui constitue une plate-forme pour la mise en œuvre effective et efficace du Plan d’action pour le développement industriel accéléré du continent (AIDA). Dans un message à cette Conférence, le Président a affirmé qu’il fallait “répondre aux aspirations de la jeunesse à l’emploi” et que “notre ambition est que notre continent entre de plain-pied dans le concert des économies industrialisées”.
Ce sont deux objectifs louables et stratégiques pour le développement futur du continent. L’Afrique souffre de son arriération économique, technologique et scientifique, d’une part et de sa marginalisation par rapport à la mondialisation, d’autre part. Or, malgré ce double handicap, elle dispose de richesses avérées : des matières premières, de l’énergie, un potentiel agricole, une population jeune et de l’espace. Actuellement, elle est au cœur des rivalités entre les puissances mondiales.
Il ne dépend que d’elle de tirer profit à la fois de ses richesses et de ces rivalités. Avec ces trois événements, l’Algérie confirme qu’elle est dans la mondialisation, mais aussi qu’elle constitue un rouage important sur la scène internationale, en général et africaine, en particulier. C’est un acteur important dans l’hémisphère Sud et ce, malgré le contexte de crise internationale.