Le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a assuré mercredi que son pays ne traversait pas une crise politique comme nombre d’autres pays arabes, mais plutôt des « crises sociales ».
L’Algérie, l’un des plus importants fournisseurs de gaz naturel de l’Union européenne, a connu une série de grèves et de manifestations ces derniers mois.
Pour autant, Ouyahia a rejeté toute comparaison entre son pays et les autres Etats arabes secoués par de profonds troubles politiques.
« L’Algérie ne vit pas une crise politique mais plutôt des crises sociales qui ne nécessitent ni la dissolution du parlement ni un changement de système politique », a déclaré à la télévision nationale Ouyahia, qui est par ailleurs secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND).
Selon Ouyahia, le recours à une assemblée constituante, réclamé par certains partis, « ne peut intervenir que dans des circonstances bien précises, comme dans les cas d’une crise politique ou d’une paralysie des institutions ».
« Le front social est en état de fermentation à cause du chômage et de la pénurie de logements », a-t-il dit en reconnaissant que « Nous avons toujours de la corruption en Algérie ».
Il a ajouté que le gouvernement s’attaquait à ces problèmes. « Les priorités essentielles de l’Algérie sont sociales et économiques », a-t-il dit.
Des rumeurs ont couru dans les médias algériens sur les préparatifs d’un remaniement gouvernemental qui impliquerait le remplacement d’Ouyahia, ce qui n’a en rien été confirmé par la présidence. En signe de concession à ses opposants, le président Abdelaziz Bouteflika, qui a 74 ans, a récemment levé l’état d’urgence, qui était en vigueur depuis 1992.
Lamine Chikhi, Eric Faye pour le service français