A son retour à Paris, après une visite de deux à Alger, la ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a plaidé pour l’instauration d’un «dialogue permanent» entre la France et l’Algérie afin d’initier une «nouvelle étape» pour les relations commerciales bilatérales.
En ses termes Mme Bricq dira : «Je veux que la destination Algérie devienne une évidence pour les entreprises françaises et que la France attire des investissements algériens. Il nous faut mettre en place un cadre de confiance partagée».
Ainsi, la ministre aura joint la parole à l’acte, puisque avant-hier à Alger, elle s’est engagée à «porter un message aux PME françaises pour leur dire de venir en Algérie» (…) Nous ne sommes pas les seuls, nous avons des concurrents qui sont accrocheurs».
En outre, les déclarations, aussi bien à Alger qu’à Paris, de Mme Bricq confirment la détermination de son pays à occuper, pour une grande part, le marché algérien. D’ailleurs, lors de sa conférence de presse à Alger, à une question selon laquelle la Chine a dépassé la France pour la deuxième fois consécutive depuis le début de l’année, en termes d’échanges commerciaux, Mme Bricq visiblement contrariée, a déclaré: «La Chine n’est pas le premier fournisseur de l’Algérie», a-t-elle lancé. Aussi admettra-t-elle à demi-mots que «depuis une décennie, la position de la France en Algérie, qui demeure élevée, s’érode. Je ne m’y résous pas. Les acteurs du commerce entre nos deux pays, évidemment le service économique de l’ambassade, la Chambre de commerce et d’industrie, Ubifrance, les régions, les chambres de commerce françaises, doivent mieux conjuguer leurs efforts».
Une réaction qui en dit long. Car Mme la ministre l’a si bien souligné à Alger, «dans une vieille Europe en difficulté économique, la France cherche des relais de croissance, et il y en a en Algérie». Seulement la France veut être la première en Algérie. Mme Bricq avait noté dans ce sens que si la France reste excédentaire avec l’Algérie, elle perd des parts de marché. Or a-t-elle poursuivi «il faut que l’on redresse le commerce de la France. C’est ma mission».
En outre, tout en rappelant, dans un communiqué rendu public par son département, que les entreprises françaises sont le premier fournisseur et investisseur (hors hydrocarbures) en Algérie, elle a affirmé que ces dernières «doivent être à l’écoute des besoins et attentes de leurs clients et partenaires algériens, et rester mobilisées pour préserver et conquérir de nouveaux marchés».
Pour la ministre française, l’Algérie est une «terre d’investissements, d’échanges, de croissance et de partenariats durables et solides». Des échanges commerciaux qui selon elle, se concrétiseront après la visite de François Hollande, mais aussi après avoir bien identifié les secteurs stratégiques à même de développer des projets d’entreprises à entreprises. Citant dans ce contexte, notamment les secteurs du solaire, du désiamantage et l’agroalimentaire. De ce dernier, Mme Bricq avait dit qu’il s’agit d’un secteur bien identifié comme étant un secteur excédentaire où la France a une importante part de marché qu’il faut renforcer. Il est prévu dans ce cadre l’organisation d’un forum d’entreprises franco-algérien en 2013 principalement ciblé sur les PME afin d’encourager les courants d’affaires et les relations directes entre secteurs privés. Les deux parties ont également convenu de favoriser la co-localisation des activités économiques entre la France et l’Algérie afin que les projets d’investissements soient profitables aux deux économies en termes d’emplois.
Par Lynda Naili Bourebrab