Placée dans un groupe difficile au sein duquel l’Angleterre et les Etats-Unis semblent favoris, l’Algérie s’attaque à la Slovénie, dimanche, dans le cadre d’un match déjà décisif en vue des huitièmes de finale. Sortant d’une phase de préparation guère rassurante, les Fennecs se disent prêts à combler leurs lacunes techniques par leur rage de vaincre.
Bien sûr il y a eu Mexico 1986, dernière phase finale de Coupe du monde à avoir vu l’étoile et le croissant à l’oeuvre, mais pour les passionnés de football africain et des Fennecs en particulier, l’Algérie et le Mondial se déclinent encore aujourd’hui à l’espagnole, à cette année 1982 qui vit les Verts et Blancs mater l’Allemagne de l’Ouest, sous la houlette d’un Rabah Madjer passé à la postérité. A cette époque, peu de leurs héritiers et actuels internationaux étaient nés. Mais l’exploit reste une intarissable source d’inspiration pour ceux qui en novembre dernier, au prix d’une victoire soudanaise marquante sur l’Egypte, permirent à l’Algérie de renouer avec la Coupe du monde après 24 ans d’absence.
Dimanche, ce ne sera pas la redoutable Mannschaft qu’il faudra dompter mais une non moins coriace sélection slovène, bourreau notamment de la Russie sur le chemin de l’Afrique du Sud. Une entrée en matière à négocier avec plus de rigueur que le laborieux départ des Fennecs en Coupe d’Afrique des Nations cet hiver, lorsque les hommes de Rabah Saâdane subirent la loi du Malawi (0-3).
En cas de revers en effet, les points perdus seront difficilement accessibles face à l’Angleterre, grande favorite de cette poule C. Et les Etats-Unis ne seront certainement pas plus conciliants que leurs homologues britanniques, eux qui s’étaient hissés en finale de la Coupe des Confédérations l’an dernier après avoir brisé l’invincibilité des champions d’Europe espagnols (2-0)
Le bémol Mansouri
Pas de retard à l’allumage permis donc, et cela malgré les doutes qui peuvent habiter un groupe qui, à l’instar de l’équipe de France, n’a pas franchement réussi sa préparation.
Corrigés par la Serbie et l’Irlande sur le score de 0-3, les Algériens ont tout juste redressé la barre devant les Emirats Arabes Unis (1-0) mais n’en ont pas gagné en sérénité pour autant. Le cas Mansouri ayant du reste quelque peu plombé l’ambiance dans les rangs des Fennecs.
Dépossédé de son capitanat au profit d’Antar Yahia et relégué sur le banc par le joueur de Santander Mehdi Lacen, le milieu de terrain défensif de Lorient a un temps menacé de tout plaquer avant de se raviser: « C’est difficile d’accepter une pareille décision. Je suis en sélection depuis dix ans. Voilà pourquoi j’ai eu un peu de mal à avaler cette mise à l’écart, dixit l’intéressé devant les caméras d’Al Jazeera Sport. »
Bien conscient des lacunes de son équipe, Rabah Saâdane promet pour compenser un état d’esprit irréprochable de ses troupes sur le terrain: « Nous jouerons tous nos matches comme un match de coupe.
Nous allons compenser nos faiblesses techniques avec l’envie dont nous avons toujours fait preuve lors de nos matches de qualification », assure l’homme qui fut de toutes les campagnes mondiales de l’Algérie. Un discours bien assimilé par Antar Yahia, lequel juge « l’entame du tournoi décisive pour espérer quelque chose par la suite » dans un entretien diffusé par la Fifa: « On peut combler beaucoup de choses par l’état d’esprit et le coeur.
On l’a déjà montré par le passé et ça reste une de nos plus grosses forces. Certaines choses, comme les lacunes tactiques, on les comblera par notre abnégation. » Mauvaise nouvelle cependant: touché à la cheville gauche vendredi matin à l’entraînement, le nouveau capitaine des Fennecs pourrait bien manquer la fête dominicale…