L’Algérie table sur un taux de fuites de 18% en 2030

L’Algérie table sur un taux de fuites de 18% en 2030

Écrit par Fawzi Khemili

«Nous tablons sur un taux de 18% de fuites d’eau en 2030 contre 35% actuellement», a indiqué, hier, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, lors d’une journée d’études sur l’avenir des ressources en eau organisée par l’Assemblée populaire nationale (APN), en présence de son président, Mouad Bouchareb, mais aussi du ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Abdelawahid Temmar, et du secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Allioui.

Le taux visé par l’Algérie est «près de celui des pays développés, situé entre 12 et 15%», a souligné M. Necib, qui a inscrit l’objectif de son département dans une stratégie mise en place pour riposter «aux changements climatiques qui menacent tous les pays du monde et font peser le spectre de la sécheresse. Il a néanmoins tenu à ajouter que pour atteindre l’ambitieux objectif de 10% en 2030, «nous devons rénover et moderniser notre réseau d’eau actuel qui est, non seulement vétuste, mais composé également de matières non conformes aux normes internationales».

En attendant cette échéance, les 35% de fuites enregistrés actuellement «impactent automatiquement les réserves hydriques du pays dont la sécurité alimentaire est tributaire de la disponibilité de la ressource en eau», a reconnu le premier responsable du secteur, avant de noter que «le stockage des eaux dans la région Mena ne représente que 1% des volumes à l’échelle mondiale». «Nous avons, certes, gagné la bataille de la mobilisation de la ressource en eau, mais la grande bataille qui nous attend est de savoir comment la préserver», a lancé M. Necib.

Concernant le raccordement en eau potable (AEP), le ministre dira qu’il atteindra 87% à l’horizon 2030, et ce, pour répondre à un taux d’urbanisation escompté pour une population qui avoisinera les 50 millions. Ce plan passera, entre autres mesures, par l’assainissement des eaux usées, précisera le conférencier, ce qui contribuera à injecter 400 millions de m3 par an dans le réseau d’eau potable. Le ministre des Ressources en eau a, en outre, fait savoir que l’agriculture est un des secteurs qui a «le mieux» profité de l’alimentation en eau avec une part de 7 milliards m3 par an, soit 10,4% du volume total disponible.

Sur un autre registre, il évoquera la collaboration, avec son département, de bureaux d’études étrangers, dont certains facturent leurs services en devises et n’hésitent pas à user de subterfuge de la surfacturation. «Nous allons mettre un terme aux manipulations des bureaux d’études étrangers qui surfacturent leurs prestations en devises», a-t-il promis comme riposte, tout en affirmant faire confiances à «nos compétences nationales». Enfin, Hocine Necib a rappelé que son département a fabriqué un bateau algérien destiné au dragage des eaux de barrage, une station d’épuration des eaux usées ainsi qu’un drone aquatique servant à relever les données hydrométriques des barrages.