L’Algérie stockerait près de 190 tonnes de pesticides interdits par les conventions internationales

L’Algérie stockerait près de 190 tonnes de pesticides interdits par les conventions internationales

Utilisation de pesticides interdits et rejets d’hydrocarbures dans la Méditerranée, l’Algérie est pointée du doigt par un rapport de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST) en France sur la pollution de la mer Méditerranée. L’Algérie rejetterait également près de 10 000 tonnes d’hydrocarbures annuellement dans la mer Méditerranée, selon ce rapport, citant un récent bilan de l’Agence européenne de l’environnement.

Dirigé par le sénateur PS de l’Aude, Roland Courteau, le rapport publié en juin dernier avance que l’Algérie stockerait actuellement près de 190 tonnes de pesticides interdits par les conventions internationales, notamment des polluants organiques persistants (POP) comme le DDT.

Ces chiffres sont ceux du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) rendus publiques en 2002. Pour ce sénateur, la situation n’a pas pour autant évoluée depuis cette date.

Ces pesticides se trouveraient dans des entrepôts situés à Alger, Sidi Bel Abbès, Mascara, Tipasa, Aïn Témouchent, Tizi Ouzou et Mostaganem, énumère le même rapport.

Si les conventions internationales sont claires quant à l’interdiction d’utilisation de ces pesticides qui doit être accompagné d’une destruction de la totalité des stocks, le respect de ces conventions dans la rive sud du bassin méditerranéen y compris de l’Algérie, n’est toujours pas de mise, déplore le sénateur PS.

Dans le cas du Maroc, il avance le chiffre de 8 tonnes de pesticides interdits qui seraient toujours stockés actuellement.

En outre, de lourds soupçons pèsent quant à l’utilisation clandestine de ces pesticides. « Ces stocks, quand ils ne sont pas utilisés clandestinement, sont entreposés dans des conditions qui ne sont pas toujours sécurisées et le lessivage des sols en entraîne une partie vers les bassins versants », lit-on dans ce rapport.

Principal producteur d’hydrocarbures dans la région, l’Algérie a été également pointée du doigt pour les rejets en cette matière dans la méditerranée.

L’Algérie rejetterait près de 10 000 tonnes d’hydrocarbures annuellement dans la mer Méditerranée, selon ce rapport, citant un récent bilan de l’Agence européenne de l’environnement.

Pour le rapport de l’OPECST, ces rejets seraient principalement dus à des fuites d’exploitation et à des boues toxiques provenant des raffineries, celles-ci seraient concentrées dans les sédiments portuaires.

A défaut d’être stockés à ciel ouvert avec les ordures ménagères, ces résidus sont évacués par les bassins versants, note encore le rapport.