L’Algérie souhaite ouvrir une nouvelle page dans ses relations avec la Libye

L’Algérie souhaite ouvrir une nouvelle page dans ses relations avec la Libye

Le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci a conclu, lundi 5 mars, sa première visite en Libye après la révolution, à l’invitation de son homologue libyen Ashour Ben Khayal. Medelci a expliqué être venu en Libye « pour transmettre un message de solidarité et de coopération » et examiner les dossiers « d’importance majeure », comme la sécurité.

« Nous devons reprendre des relations normales » pour participer « efficacement » à la nouvelle ère de la Libye, a déclaré le ministre, ajoutant que la prochaine étape dans les relations bilatérales ouvrira de nouveaux horizons et « d’immenses capacités qui devront être exploitées ».



Medelci a remercié la Libye pour les efforts déployés en vue d’obtenir la libération de Mohamed Laid Khelfi, le wali de la province d’Illizi, dans le sud du pays, qui avait été enlevé par un « groupe terroriste » à la frontière algéro-libyenne en janvier.

Les relations entre l’Algérie et la Libye s’étaient détériorées après que l’Algérie eut accordé refuge à la famille de l’ancien leader Mouammar Kadhafi.

LG Algérie

« L’Algérie les a accueillis pour des raisons humanitaires. Mais parallèlement, nous ne leur permettrons jamais de s’immiscer dans les affaires libyennes », a promis Medelci.

Cette visite intervient alors que des rapports circulent dans les médias algériens selon lesquels le CNT pourrait demander l’extradition des membres de la famille Kadhafi. L’épouse de l’ancien dirigeant, Saifa, sa fille Aïcha et ses fils Hannibal et Mohamed avaient franchi la frontière algérienne le 29 août. Les autorités algériennes insistent sur le fait qu’elles les ont laissés entrer pour « des raisons strictement humanitaires ».

L’Algérie a été l’un des derniers pays à reconnaître le Conseil national de transition (CNT) libyen.

Le chef de la diplomatie algérienne a demandé aux journalistes de ne pas « juger trop sévèrement la position de l’Algérie », expliquant que cette position concernant la révolution du 17 février était fondée sur des principes diplomatiques et était conforme à l’approche algérienne envers les soulèvements en Tunisie et en Egypte.

Pour sa part, Ben Khayal a salué les « fortes » relations bilatérales, soulignant que la visite de Medelci à Tripoli intervenait dans le cadre « des efforts visant à ouvrir une nouvelle page, souligner le soutien de l’Algérie à la Libye et étudier la sécurité et la stabilité » dans son pays.

Le ministre algérien a également rencontré le président du CNT Mustafa Abdel Jalil. Les deux hommes ont discuté de la sécurité aux frontières et des accords juridiques. Ils ont également abordé les questions économiques, notamment les investissements de la Sonatrach, qui avaient connu un coup d’arrêt après le déclenchement de la révolution.

« La Libye souhaite entretenir des relations de partenariat avec ses frères en Algérie, notamment en termes de stabilité et de sécurité, parce que la sécurité de l’Algérie est une composante de la sécurité libyenne, et vice-versa », a expliqué Abdel Jalil.

« Les peuples libyen et algérien partagent la même religion, habitent la même région et sont des partenaires dans le Maghreb arabe, et nous devons les traiter de manière réaliste », a-t-il ajouté. « Le peuple libyen est heureux de recevoir le ministre algérien des Affaires étrangères. En tant que peuple libyen et révolutionnaires, nous nous félicitons de cette visite. »

Pour sa part, Medelci a déclaré que les deux pays « doivent se rapprocher » et travailler à supprimer les malentendus.

« Le peuple libyen a tracé l’histoire de la Libye et de la région dans son ensemble, et nous, en Algérie, estimons que nous avons des dénominateurs communs, et nous concrétiserons cette coopération sur le terrain », a-t-il déclaré à l’issue de son entretien avec Abdel Jalil.