«L’ingérence étrangère dans les pays du Sahel attise le feu de la discorde pour de longues années», a expliqué le Pr M’hend Berkouk.
L’ingérence étrangère dans les pays du Sahel notamment au Mali «attise le feu de la discorde qui pourrait durer de longues années», a indiqué avant-hier, à Boumerdès, Berkouk M’hend, expert dans les questions politiques. L’Algérie s’oppose à cette ingérence «sur la base d’un ensemble de principes», a précisé M.Berkouk dans une communication intitulée «La situation dans le Sahel africain et ses retombées sur la région», présentée dans le cadre de l’université d’été des cadres de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). Ces principes reposent sur le règlement des problèmes de la région par «le soutien de l’Etat national et de l’unité territoriale», «une vision globale qui allie sécurité et développement» et enfin le «soutien des démarches de paix et de stabilité», a-t-il soutenu.
Le conférencier a défini dans son intervention plusieurs approches «destinées à comprendre ce qui se passe au Sahel africain» dont les plus importantes sont «la difficulté d’édifier les fondements de l’Etat» dans les pays du Sahel afin d’éviter leur démantèlement et «la fragilité identitaire» dans ces pays, estimant que l’Etat du Niger connaîtra «les mêmes troubles et démantèlement que vit actuellement le Mali». Ces approches, a-t-il poursuivi, résident également dans la crise économique qui affecte ces pays qui sont tous classés parmi les pays les moins développés dans le monde et par conséquent la difficulté pour eux de faire face à leurs crises intérieures et leur dépendance permanente de l’extérieur ainsi que la faiblesse de leur performance politique en raison des nombreux coups d’Etat militaires qu’ils connaissent. Il s’agit également, selon l’expert, de la propagation de groupes armés liés par des intérêts lucratifs par le biais du «trafic de drogue» sachant que plus de 40% des drogues dures dans le monde transitent par cette région ainsi que «le trafic d’armes», le Sahel étant «le deuxième plus grand marché mondial» du trafic d’armes. Par ailleurs, l’expert a cité le Maroc qui, a-t-il dit, «agit» dans la région pour être efficace afin d’ «éclipser la question sahraouie» et garantir des intérêts durables dans le Sahel en appuyant la démarche française qui prône l’intervention armée et en soutenant certaines associations de l’islam traditionnel qui activent dans le Sahel et en exploitant sa pénétration économique et commerciale dans la région.
L’intervenant a appelé les Sahraouis à la nécessité de «créer un réseau d’information efficace» pour maintenir «en vie» la question sahraouie et «renforcer le droit légitime» à la résistance sous toutes ses formes.