L’AlgĂ©rie sollicitĂ©e pour assurer la sĂ©curitĂ© du prĂ©sident du Mali

L’AlgĂ©rie sollicitĂ©e pour assurer la sĂ©curitĂ© du prĂ©sident du Mali

L’AlgĂ©rie a Ă©tĂ© destinataire d’une demande officielle Ă©manant de l’Etat malien pour participer Ă  la sĂ©curisation du prĂ©sident de la transition au Mali Dioncounda TraorĂ© et le palais prĂ©sidentiel, apprenons-nous de source crĂ©dible.

La demande, toujours Ă  l’Ă©tude Ă  Alger, a Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e lors de la visite effectuĂ©e il y a trois jours par le ministre malien des Affaires Ă©trangères. Cette sollicitation pourrait, si elle est acceptĂ©e, accĂ©lĂ©rer le retour du prĂ©sident de la transition malien qui se trouverait, actuellement, Ă  Paris, après la dĂ©tĂ©rioration de la situation Ă  Bamako et les violents affrontements qui ont opposĂ© la garde prĂ©sidentielle, les putschistes qui avaient, finalement, acceptĂ© de remettre le pouvoir Ă  la transition, et nombre de militaires restĂ©s fidèles Ă  l’ex-prĂ©sident Amadou Toumani TourĂ©.



La sĂ©curitĂ© du prĂ©sident malien de la transition prĂ©occupe non seulement les Maliens mais Ă©galement la communautĂ© internationale qui fait dĂ©jĂ  face aux dĂ©fis imposĂ©s par Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement national pour l’unicitĂ© et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) au nord du Mali.

L’AlgĂ©rie, qui pourrait accepter la demande dans le cadre d’un accord de coopĂ©ration existant entre les deux pays, dans le domaine, non liĂ© Ă  la situation actuelle au nord du Mali, a Ă©tĂ© choisie par les autoritĂ©s maliennes pour des considĂ©rations politiques et militaires, explique notre source. Politiquement, parce que l’AlgĂ©rie a exprimĂ© son attachement Ă  une solution pacifique au nord du Mali,

prĂ©fĂ©rant Ă©viter une intervention militaire. Contrairement Ă  la position de la CommunautĂ© Ă©conomique de dĂ©veloppement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CĂ©dĂ©ao), qui a optĂ© pour l’action militaire au nord du Mali, dont les populations se trouvent en otages d’Aqmi et du Mujao. Le prĂ©sident de la transition malien Ă©vite, donc, de demander l’envoi d’un contingent de la CĂ©dĂ©ao pour sa sĂ©curisation et la sĂ©curisation du palais prĂ©sidentiel.

Diouncounda TraorĂ© ne veut pas ĂŞtre assimilĂ© Ă  un «va-t-en-guerre» et, par lĂ , minimiser les chances de rĂ©ussite d’une solution politique dans le nord de son pays. L’AlgĂ©rie, et par ses principes consistant Ă  toujours privilĂ©gier les solutions politiques, est, pour les autoritĂ©s Ă  Bamako, «l’un des pays les plus crĂ©dibles et dont la sollicitation ne compromettrait pas les chances de la solution politique», ajoute-t-on.

Il est vrai que l’intervention militaire au nord du Mali ne fait pas l’unanimitĂ© au pays de Dioncounda TraorĂ©. L’AlgĂ©rie est Ă©galement choisie, au plan militaire, car «considĂ©rĂ©e comme Ă©tant la première puissance dans la sous-rĂ©gion du Sahel».

«L’envoi Ă©ventuel d’un contingent algĂ©rien Ă  Bamako ne signifie nullement une implication du pays dans la situation prĂ©valant au nord du Mali puisque il aura pour seule mission la sĂ©curisation du prĂ©sident de la transition malien et le palais prĂ©sidentiel», tient Ă  expliquer une source, qui rappelle que «la situation au nord du Mali est un dossier distinct et fait l’objet de larges concertations engagĂ©es entre des pays africains, dont ceux de la CĂ©dĂ©ao». Selon le journal malien L’indicateur du Renouveau, «une Ă©quipe d’Ă©claireurs ou d’experts algĂ©riens aurait mĂŞme sĂ©journĂ© Ă  Bamako la semaine dernière»

et  «aurait Ă©tĂ© guidĂ©e par l’officier supĂ©rieur Abdoulaye Coulibaly». «L’objectif de cette Ă©quipe Ă©tait, semble-t-il, de prendre connaissance du terrain, notamment des rĂ©alitĂ©s du palais prĂ©sidentiel en prĂ©lude Ă  l’envoi du contingent devant assurer la sĂ©curitĂ© du prĂ©sident de la transition», selon ce titre.

Mounir Abi