L’Algérie s’engage à hisser la coopération avec la Turquie

L’Algérie s’engage à hisser la coopération avec la Turquie

LE PREMIER MINISTRE TURC, RECEP TAYYIP ERDOGAN, EN VISITE OFFICIELLE EN ALGERIE

L’Algérie s’engage à hisser la concertation, le dialogue politique ainsi que la coopération économique et culturelle avec la Turquie, au niveau attendu par les deux pays, a affirmé, mardi à Alger, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

« Je peux vous assurer que vous trouverez en ma personne et en celle de l’ensemble des responsables politiques algériens, toutes la disponibilité et la volonté de hisser la concertation et le dialogue politique ainsi que la coopération économique et culturelle, au niveau attendu par les deux pays », a déclaré M. Sellal dans un discours prononcé à l’occasion de la visite de son homologue turc, Recep Tayyib Erdogan en Algérie.

Il a estimé que cette visite « témoigne indéniablement de la qualité des relations historiques que l’Algérie entretient avec la Turquie et du caractère privilégié, je dirais même de la dimension stratégique, que nous ambitionnons de leur conférer, eu égard à l’héritage historique commun ».

Cette ambition est motivée également par l’appartenance des deux pays « à un même espace géopolitique et culturel et aux potentialités que recèlent nos deux pays dans tous les domaines », a-t-il dit.

M. Sellal a affiché, à cette occasion, sa satisfaction quant à la visite de son homologue qu’il a qualifié de « grand dirigeant », relevant que le traité d’amitié et de coopération, signé en 2006 « traduit parfaitement l’entente et la concertation ayant toujours distingué les relations algéro-turques ».

Il a ajouté que cette visite reflète également « les profonds liens d’amitié et de fraternité historiques » qui unissent les deux peuples, et que la présence de M. Erdogan constitue, « sans nul doute, un jalon des plus significatifs ».

Le Premier ministre a encore souligné que cette visite s’inscrit aussi dans le cadre du « dialogue politique et économique permanent que déploie à maintenir l’Algérie avec la Turquie et qui s’est considérablement renforcé ces derniers mois à la faveur de la concrétisation d’échéances bilatérales importantes ».

Parmi ces échéances, il a cité la tenue à Ankara en septembre 2012 de la 10e session de la Commission mixte algéro-turque et les visites effectuées dernièrement en Algérie des ministres des Affaires étrangères, et de l’Energie et des Ressources naturelles de la Turquie.

M. Sellal a relevé en outre, que sa rencontre avec Erdogan constitue également « une occasion de choix pour dresser un bilan exhaustif de l’état de la coopération bilatérale, forte déjà d’une densité remarquable au niveau des échanges commerciaux qui ont quasiment quintuplé durant la dernière décennie pour atteindre 5 milliards de dollars en 2012 ».

Il a aussi affiché sa « grande satisfaction » quant à la coopération économique entre les deux pays qui a connu « un réel saut qualitatif, avec notamment une augmentation sensible des investissements turcs en Algérie et la réalisation par les firmes turques, en coopération avec des entreprises algériennes, de projets prometteurs, notamment dans les domaines de l’industrie, du textile et de l’acier », a-t-il dit.

La Premier ministre a estimé que ces réalisations reflètent les « ambitions » et la « volonté » des autorités algériennes de diversifier l’économie nationale et de s’inscrire dans une logique de partenariat « gagnant-gagnant » avec les nouvelles puissances économiques régionales, dont, la Turquie, qui « tient une place des plus prédominantes », a-t-il affirmé.

M. Sellal a assuré, à cette occasion, que « les opérateurs économiques et hommes d’affaires turcs trouveront en Algérie de grandes opportunités et des facilitations pour fructifier leurs investissements et contribuer à l’essor économique des deux pays ».

« Sur ce point, je souhaiterais rappeler le dynamisme de l’économie algérienne et la richesse de ses ressources humaines », a déclaré le Premier ministre.

Il a rappelé, à cette occasion, l’ »ambitieux » plan quinquennal d’investissement, invitant les opérateurs économiques turcs à y prendre part et contribuer à la réalisation « des vastes projets économiques » lancés dans le cadre de ce programme.

Sur un autre plan, M. Sellal a évoqué « la richesse et le poids du patrimoine culturel que partagent l’Algérie et la Turquie ». « Nous avons le devoir de protéger cet héritage par l’échange d’expériences en matière de préservation et de restauration des vestiges historiques, mais aussi à travers une coopération plus accrue dans le domaine de l’apprentissage des langues et de la conservation des archives, notamment celles datant de la période ottomane », a-t-il insisté.

Par ailleurs, le Premier ministre a indiqué que la visite de son homologue permettra également d’aborder, dans les détails, un certain nombre de questions régionales et internationales d’intérêt commun, eu égard aux « grands bouleversements » que connaît l’espace euro-méditerranéen.

« Ces situations de crise exigent un maintien permanent de la concertation et du dialogue entre tous les pays de la région, et ce, dans le but de favoriser les processus inclusifs de réconciliation nationale, sans interférence dans les affaires internes des nations souveraines et dans le respect de la légalité internationale », a-t-il soutenu.

M. Sellal a fait savoir, à ce propos, que face aux nouveaux défis sécuritaires et à la recrudescence de la menace terroriste et du crime transnational, l’Algérie et la Turquie se doivent également de « renforcer » la coopération dans ce domaine, tant au plan bilatéral qu’au niveau des organisations internationales.

Le but étant, a-t-il souligné, d’apporter des solutions globales et efficaces pour l’éradication de ce fléau.

Il a en outre, relevé que l’Algérie et la Turquie ont « résolument engagées leur insertion dans le XXI siècle par un processus de développement économique et social totalement imprégné d’un monde ouvert et global ».

« Soyons résolu pour marquer notre volonté commune d’aller de l’avant car le monde agité que nous vivons aujourd’hui nous commande de nous réfugier dans la sagesse et de consacrer nos énergies à l’édification d’un monde meilleur pour nos deux peuples », a-t-il conclu.