L’Algérie se tourne vers son uranium pour l’après-pétrole

L’Algérie se tourne vers son uranium pour l’après-pétrole

Après des hésitations de plusieurs années, les autorités algériennes viennent d’ouvrir de nouvelles perspectives aux étrangers qui sont enfin admis à prendre part à l’exploitation des gisements d’uranium.

Cette matière première est convoitée par les entreprises de plusieurs pays mais l’Algérie ne compte pas pousser ses largesses plus loin car elle a instauré des limites à cette ouverture.

Il est impensable, du moins pour l’instant, de laisser cette matière précieuse et hautement stratégique exclusivement entre les mains des étrangers.

Le gouvernement a pris soin d’imposer un partenariat avec Sonatrach dans tous les gisements qui seront découverts.

LG Algérie

Ce sont huit titres miniers situés dans la wilaya de Tamanrasset qui sont proposés pour être cédés à des investisseurs locaux et étrangers.

Les sociétés intéressées ont jusqu’à décembre prochain pour soumissionner à l’appel d’offres national et international lancé par l’Agence nationale du patrimoine minier (Anpm).

On ne sait pas si l’uranium sera destiné uniquement au fonctionnement des futures centrales nucléaires algériennes ou s’il pourra être cédé à d’autres pays.

Dans les deux cas, cette offre ne manquera pas d’intéresser les sociétés agissant dans ce domaine.

Les opérateurs les plus proches de nous à détenir une technologie suffisante pour entrer dans ce créneau d’activité sont les Français.

Areva et Alstom ne tarderaient pas à saisir cette opportunité pour assurer l’approvisionnement de leur pays.

Ce n’est pas la première fois que la France s’approvisionne en Afrique.

Elle a déjà signé un accord d’achat avec un autre pays proche de nous qui n’est autre que le Niger.

La Chine, l’Argentine et l’Afrique du Sud sont des pays susceptibles d’être intéressés fortement par l’offre de l’Algérie.

Leurs sociétés opèrent déjà dans le domaine minier et elles ne seraient pas contre l’idée d’élargir leur portefeuille d’activités.

Elles ont jusqu’au 22 octobre prochain pour déposer leur demande de préqualification alors que l’appel à la concurrence sera lancé le 6 décembre.

Mais avant, elles doivent répondre à des conditions draconiennes pour ne rien laisser au hasard.

Elles doivent justifier de plus de cinq ans d’activité dans l’exploitation de l’uranium et effectuer une description de leur expertise dans tous les domaines relatifs aux technologies utilisées, à la gestion des ressources humaines et de l’hygiène ou encore de la sécurité et de l’environnement.

Ces précautions sont moindres pour les futurs exploitants des 12 titres miniers concernant la prospection de l’or situé dans les wilayas d’Illizi et de Tamanrasset.

Pour les deux substances, l’Agence nationale du patrimoine minier a précisé que les personnes morales étrangères ainsi que les personnes morales privées ou publiques algériennes intéressées sont celles qui sont invitées à exprimer leurs intérêts pour être préqualifiées à participer aux appels d’offres.

C’est depuis hier que les sociétés sont autorisées à retirer la documentation nécessaire pour s’informer de la procédure à suivre pour introduire une demande de préqualification auprès de l’Anpm.

C’est suite à une analyse des documents et des informations fournis par le candidat que l’Anpm décidera si celui-ci possède les capacités requises pour être préqualifié.

Des informations relatives aux aspects financiers sont demandées aux candidats à la préqualification.

Le demandeur devra fournir les informations attestant les capacités financières de l’entité au nom de laquelle il souhaite être préqualifié.

Des copies des états financiers et des rapports annuels pour les cinq dernières années fiscales sont exigés.

Les lignes de crédit, les accords de crédit, la description de la dette à long terme sont autant d’informations demandées.

Ces précautions visent aussi à contraindre le candidat à détailler la manière avec laquelle il pourvoira à ses engagements financiers durant la période de la réalisation du projet.

Sur le plan technique, le candidat doit fournir une description détaillée de ses capacités et expérience en qualité d’opérateur minier.

Une liste des projets d’exploration et de prospection dans lesquels il a travaillé comme opérateur minier durant les dix dernières années est nécessaire.

Ahmed MESBAH