L’Algérie amorce une nouvelle ère technologique avec un centre pionnier dédié à la formation des pilotes de drones et à l’expérimentation sur le terrain.
C’est une première qui pourrait bien dessiner les contours d’une industrie stratégique en pleine éclosion. Ce jeudi 19 juin, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a effectué une visite à la plateforme technologique « Systèmes portables intelligents ». Rattachée au Centre de recherche en technologies industrielles (CRTI).
Cette structure, installée à Bou Ismaïl (Tipaza), marque l’ouverture du tout premier centre civil spécialisé dans la formation de pilotes de drones et les essais expérimentaux en Algérie.
Une initiative qui illustre la volonté croissante des autorités de transformer les acquis scientifiques en moteurs économiques. Alors même que le pays s’apprête à encadrer légalement les usages civils de ces aéronefs pilotés à distance.

Un centre technologique tourné vers la formation, la simulation et les essais
Lors de cette visite officielle, à laquelle ont également pris part le wali de Tipaza, le président de l’Assemblée populaire de wilaya et des représentants du ministère de la Défense nationale. Le ministre a pu découvrir une série d’infrastructures conçues pour couvrir l’ensemble du cycle de formation et de test :
- Une salle de simulation permettant d’initier les futurs pilotes aux systèmes de navigation aérienne par drone ;
- Des espaces de formation théorique et pratique spécialisés dans le pilotage à distance ;
- Des terrains expérimentaux intégrés, répondant à des standards techniques modernes.
🟢 À LIRE AUSSI : L’Algérie s’offre les premiers avions américains Cessna SkyCourier livrés en Afrique
Ces installations ont pour but de développer des compétences nationales hautement qualifiées. En mesure de maîtriser les différentes applications civiles des drones. Surveillance, agriculture de précision, cartographie, gestion des ressources ou encore sécurité industrielle.
Valoriser la recherche scientifique par l’usage : un changement de paradigme
Dans une déclaration relayée sur ses réseaux sociaux, Kamel Baddari a souligné l’importance de ce centre comme levier pour une économie fondée sur l’innovation. « Ce projet représente une pierre angulaire dans le transfert des résultats de la recherche scientifique vers des usages concrets », a-t-il affirmé.
L’objectif est de passer d’une logique de recherche théorique à des applications pratiques. Directement reliées aux besoins du tissu économique national. La structure de Bou Ismaïl se veut donc un modèle reproductible. Capable de relier universités, centres de recherche et secteurs économiques autour d’un enjeu technologique transversal.
Lancement du premier centre de télépilotage en Algérie : un potentiel en attente d’un cadre légal pour prendre son envol
Toutefois, si l’infrastructure est désormais en place, l’exploitation civile des drones demeure suspendue à la publication des textes réglementaires encadrant cette activité. Ce flou juridique empêche pour l’instant un déploiement à grande échelle des compétences et technologies développées sur place.
🟢 À LIRE AUSSI : Pour la première fois, 53 universités algériennes dominent le Maghreb dans le classement THE Impact
Mais en anticipant la mise en œuvre de ces textes, les pouvoirs publics espèrent accélérer l’appropriation nationale des technologies avancées. Ainsi, préparer l’Algérie à se positionner comme un acteur crédible dans l’économie des systèmes autonomes.