L’Algérie s’inquiète de la présence croissante d’Al Qaïda du Maghreb islamique (Aqmi) et d’une plus grande circulation d’armes en Libye, a déclaré mardi son ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel.
L’Aqmi pourrait « s’accaparer d’un armement lourd et sophistiqué de nature à mettre en péril la sécurité dans cette région et bien au-delà », a déclaré M. Messahel dans un communiqué exprimant la position de son pays face à la situation actuelle en Libye.
Le ministre algérien a évoqué la situation en Libye et « ses conséquences sur la sécurité et la stabilité des pays du voisinage et par la présence de plus en plus remarquée et constatée d’Aqmi en Libye et la présence de plus en plus constatée de grande circulation d’armes », lors d’un point de presse conjoint à Alger avec Alistair Burt, secrétaire d’Etat britannique aux Affaires étrangères, chargé du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord.
Les deux pays « ont une relation étroite dans le contre-terrorisme », a rappelé M. Burt.
M. Messahel a réitéré la position algérienne en sept points sur la Libye. Elle comporte un cessez-le-feu immédiat, des discussions inter-libyennes pour parvenir à une solution libyenne avec une feuille de route de l’Union africaine.
Il a insisté également sur « la mise en place d’un mécanisme pour l’observation et la vérification du cessez le feu qui n’a pas été prévue par la résolution 1973 du Conseil de sécurité ».
Cette résolution votée le 17 mars autorise la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye, effectuée par des interventions aériennes essentiellement occidentales.
M. Burt a de son côté exprimé le regret britannique de l’absence de l’Algérie et de l’UA à la Conférence de Londres fin mars sur la Libye.
Il a aussi indiqué avoir discuté avec M. Messahel de la situation intérieure en Algérie, « un pays stable ancré dans une région très difficile ».
Enfin il a insisté sur la nécessité d’une solution « urgente » au Sahara Occidental, « l’un des grands conflits du monde toujours pas résolus ».
« Nous soutenons les efforts des Nations unies pour trouver une solution qui soit mutuellement acceptable pour toutes les parties impliquées », a-t-il dit.
Rabat s’en tient à sa proposition de large autonomie pour l’ancienne colonie espagnole, qu’elle a occupée en 1976. Le Front Polisario, soutenu par Alger, réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, qui donnerait aux Sahraouis le choix entre trois options: indépendance, autonomie sous souveraineté marocaine ou rattachement au Maroc.
Une solution à cette question se fait « urgente », a indiqué M. Burt, « peut-être eu égard aux autres problèmes dans la région » a-t-il dit.
Le Sahara Occidental devait à nouveau être discuté par les deux hauts diplomates lors d’un dîner. M. Burnt devait quitter le territoire algérien mercredi matin.