Les terroristes d’al-Quaida encore présents dans la région de Kabylie sont dans la ligne de mire des responsables algériens de la sécurité.
Le Directeur de la Police nationale algérienne, le général-major Abdelghani Hamel, s’est rendu dans la province de Bouira le mercredi 6 mars dans le cadre d’une visite de travail pour inspecter les installations de sécurité opérationnelle.
Hamel a reconnu le rôle joué par les forces de police dans la protection des citoyens, tout en soulignant, dans ce même contexte, l’indispensable nécessité de traiter toutes les formes de criminalités présentes dans la région de Kabylie.
En effet, environ quatre cent militants armés d’al-Quaida sont toujours en activité dans cette région, ont annoncé les responsables de la sécurité la semaine dernière.
Ce chiffre a été divulgué au cours d’une réunion consacrée à l’évaluation des mesures de sécurité nécessaires dans la région pour faire face aux hommes armés déployés dans les wilayas de Boumerdès, Bouira et Tizi Ouzou, a rapporté Tout sur l’Algérie.
Ces zones sont les bastions les plus importants d’al-Qaida au Maghreb Islamique
Ces sources ont également signalé qu’environ 280 militants parmi les 400 présents dans l’est de l’Algérie étaient en activité dans la wilaya de Bouira, dans laquelle des terroristes ont récemment attaqué un
Le dernier attentat terroriste à Tizi Ouzou s’est produit lundi. Un soldat a été grièvement blessé par l’explosion d’une bombe, dans la forêt de Yakouren, au cours d’une opération de ratissage menée par des membres de l’armée algérienne.
Un jour avant cette attaque, troupes de l’armée et terroristes s’étaient affrontés à l’entrée sud de la ville de Tizi Ouzou, après qu’un groupe de terroristes ait ouvert le feu sur un poste de contrôle.
Selon le spécialiste des questions de sécurité Kamal Al Hadef, l’augmentation du nombre de terroristes dans la région est due au « retrait des gendarmes après les évènements du Printemps noir et les manifestations qui ont caractérisé la région, il y a des années ».
« Ces terroristes constituent une menace pour les habitants des villages », a déclaré Tahar Ben Thamer, officier en retraite, notant que la population de cette zone était désormais « victime d’extorsion d’argent et de vivres, après que les terroristes aient perdu leur émirs les plus importants ».
Il a ajouté qu’ils s’étaient mis à opérer « en rangs dispersés après que les forces de sécurité et l’armée aient resserré l’étau ».
Un rapport préparé par la Chambre de commerce et d’Industrie de Tizi Ouzou a relevé soixante-et-onze cas d’entreprises ayant quitté la wilaya pour des motifs liés à des difficultés de gestion entravant le développement économique, ainsi que des motifs liés à la situation sécuritaire.
Au cours d’une visite dans la région l’été dernier, le ministre de l’Intérieur Dahou Ould Kablia a invité la population locale à s’impliquer davantage dans la lutte contre le terrorisme en agissant en coordination avec l’armée et les forces de sécurité.
« Le terrorisme a connu une baisse significative », a-t-il affirmé, tout en soulignant la nécessité de poursuivre la lutte jusqu’à éradication complète du phénomène.
Selon des analystes de la sécurité, viser les militants déployés dans la région pourrait porter un coup fatal à l’organisation.
Les forces de sécurité ont réussi, l’an dernier, à éliminer un certain nombre de hauts responsables d’AQMI dans la région, en plus des dizaines d’insurgés qui ont péri au cours des opérations sécuritaires.
Les rapports des services de sécurité algériens décrivent 2012 comme l’année la plus calme de la dernière décennie. Le nombre d’attaques armées a atteint son plus bas niveau depuis 2002, la baisse la plus significative concernant les bastions traditionnels du terrorisme dans l’est.
L’année a connu un total de soixante-cinq attentats terroristes. Les zones de Boumerdès, Tizi Ouzou, Bouira et Béjaïa se présentant comme les plus à risques, les forces armées se sont concentrées sur la région de Kabylie.
« La baisse du nombre d’attaques armées en 2012 est due à la pression exercée par les services de sécurité sur les bastions des groupes armés », a expliqué une source proche de l’armée, citée par Tout sur L’Algérie