L’Algérie s’attaque à l’absentéisme

L’Algérie s’attaque à l’absentéisme
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Les cours ont repris cette semaine pour près de huit millions d’écoliers algériens, mais l’année scolaire 2010-2011 sera très différente.

Dans le cadre d’une politique très rigoureuse de lutte contre l’absentéisme, le ministère de l’Education punira les absences injustifiées des élèves, des enseignants et des personnels administratifs de l’enseignement.



« L’absentéisme est un mal pernicieux qui peut devenir un fléau », a déclaré le ministre de l’Education Boubekeur Benbouzid au journal L’Expression lundi 13 septembre, à l’occasion d’un entretien marquant la rentrée scolaire officielle.

« Nous devons l’appliquer pour sauvegarder l’intérêt de nos enfants », a déclaré Benbouzid, ajoutant qu’il s’agissait d’un combat qui devait être mené conjointement par les directions, les enseignants et les parents.

Bien que le taux de scolarisation en Algérie s’établisse désormais à 97,94 pour cent, le ministère est déterminé à « lutter contre toute absence, quelle qu’en soit la cause ».

Benbouzid a dévoilé sa feuille de route nationale de lutte contre l’absentéisme lors d’une réunion organisée le 7 décembre, à laquelle participaient les responsables de l’enseignement des 48 wilayas du pays. Il a expliqué à ces responsables que de nouveaux groupes de surveillance et d’autres mesures permettront de lutter contre un absentéisme trop répandu.

Les enseignants qui n’assureront pas leurs cours sans raison à plus de trois reprises pourraient même perdre leur emploi.

« Les mouvements de grève qu’a connus le secteur l’année dernière ont influé négativement sur les résultats scolaires enregistrés dans certaines wilayas du pays, notamment celle de Batna qui était classée auparavant au sommet du classement », a expliqué le ministre.

Les syndicats d’enseignants réfutent cette mesure, dont ils affirment qu’elle est destinée à entraver d’éventuelles grèves ou actions professionnelles. Pour le Conseil national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (CNAPEST), qui avait été à l’origine de la longue grève de l’année dernière, la mesure de renvoi des professeurs après trois absences est au coeur même du débat.

« La déclaration du ministre a été perçue comme une provocation, au point où des enseignants de certains établissements n’écartent pas la possibilité de recourir à une grève de trois jours en guise de protestation contre ces déclarations qui, du point de vue de la réglementation, sont hors la loi », a déclaré le chargé de communication du CNAPEST Messaoud Boudiba à Magharebia.

Certains parents comprennent les revendications des syndicats. « L’année dernière n’a pas été très productive par suite des grèves à répétition », a reconnu Nadia Boudjemaa, une mère de trois enfants. « Mais d’un point de vue moral, il ne me semble pas correct de réprimer des enseignants qui veulent l’amélioration de leurs situation socio-professionnelle. »