A la suite des récents attentats terroristes perpétrés par Al Quaïda au Maghreb Islamique (AQMI), l’Algérie présente de nouvelles mesures de protection de la population.
Les services de sécurité algériens ont redoublé d’efforts à Bouira, Boumerdès et Tizi Ouzou, inspectant et instaurant un contrôle sans relâche sur les routes susceptibles de servir de voies d’accès aux éléments terroristes. Ils se sont également concentrés sur la protection de cibles potentielles telles que centres administratifs, quartiers de sécurité, tribunaux et conseils judiciaires.
Ce renforcement des mesures de sécurité fait suite à l’attentat perpétré par AQMI à l’Académie militaire de Cherchell, qui avait fait 18 victimes, à l’attentat suicide de Tizi Ouzou contre un commissariat et à d’autres embuscades meutrières, attaques et bombes en bord de route en Kabylie.
Le Directeur Général de la Sécurité Nationale (DGSN) d’Algérie a envoyé des instructions à tous les postes de police du pays, rappelant leur obligation de mettre en oeuvre des instructions spéciales pour assurer la sécurité de la population. Il a également demandé le déploiement d’agents chargés de la sécurité sur les marchés, dans les stations de transports publics et sur les plages, lieux populaires auprès des familles pendant le mois saint.
« Le renforcement du contrôle de la sécurité dans le centre du pays a permis de déjouer un plus grand nombre d’attentats suicides visant la capitale », déclare le spécialiste de la sécurité Hocine Boulahia à Boumerdès.
Les confessions de terroristes repentis et de détenus, provenant de réseaux de soutien, ont également permis d’obtenir des informations sur la préparation d’attaques visant des sites importants de la capitale tels que le conseil judiciaire, ajoute-t-il.
Les officiers de sécurité ont par ailleurs réagi aux rapports signalant que des groupes terroristes, à Tizi Ouzou et à Boumerdès, projetaient d’utiliser des bateaux de pêche pour mettre à exécution certaines opérations dans la capitale.
Au cours de la première semaine du Ramadan, un réseau de soutien aux groupes terroristes a été démantelé à Thénia, à la suite d’une opération de sécurité visant à contrecarrer une attaque suicide sur la capitale. Abdelkahar Belhadj, fils de l’ancien dirigeant du Front Islamique du Salut, était parmi les terroristes tués.
L’augmentation de l’activité terroriste en Kabylie est une conséquence de l’insuffisance des réformes, explique Moussa Touati, leader du Front National Algérien, lors d’une conférence à Tizi Ouzou le 20 août.
« La recrudescence des opérations terroristes en Kabylie pendant cette période d’attente de l’application des réformes souhaitées n’est pas une coïncidence, » dit Taouti. « De plus, les réformes, qui annoncent le retour de la volonté populaire comme source de toute légitimité politique, vont a l’encontre des intérêts des partisans du maintien du status quo. »
Le parti d’opposition du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) fait écho à cette idée, suggérant même que cette hausse de la violence proviendrait d’un sentiment « d’ambigüité quant à l’avenir du système ». Le parti a également appelé les habitants de Kabylie à agir avec la plus grande prudence, en raison de l’intensification des problèmes de sécurité.