L’Algérie refuse de négocier avec les terroristes

L’Algérie refuse de négocier avec les terroristes

Les autorités algériennes campent sur leur position de refus de toute négociation avec les groupes armés.

Le Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) affilié à al-Qaida a récemment proposé la libération des diplomates algériens enlevés l’année dernière à Gao en échange de celle de trois « moujahidines » détenus en Algérie, a fait savoir l’AFP.

« Si l’Algérie rejette cette proposition, la vie des otages algériens sera en danger », a menacé le porte-parole du MUJAO Abou Walid Sahraoui durant le week-end.

Mais Alger ne négociera pas avec les groupes terroristes, a confirmé lundi 24 juin à Oran Kamal Rezzag Bara, conseiller auprès du Président.

Cela signifie que l’Algérie ne négociera pas la libération de ces diplomates avec leur ravisseurs du MUJAO, a-t-il précisé.

L’Algérie refuse non seulement de verser une rançon aux terroristes, mais également de faire de quelconques concessions politiques aux groupes terroristes, a-t-il expliqué en marge du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (FMLT) de deux jours.

Il est « prouvé que les rançons et le trafic de stupéfiants servent à financer les groupes terroristes », a ajouté Bara.

Le 5 avril 2012, des combattants islamistes armés avaient enlevé plusieurs membres du consulat d’Algérie. Ces alliés d’al-Qaida demandaient la libération des membres du MUJAO détenus en Algérie et le versement d’une rançon de 15 millions d’euros. Trois de ces otages algériens ont été libérés il y a cinq mois.

Le MUJAO avait annoncé l’exécution du vice-consul Tahar Touati en septembre de l’année dernière, mais les autorités algériennes avaient refusé de confirmer cette information.

Le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci a reçu le 10 juin des informations « rassurantes » à propos de ces diplomates enlevés.

« Les informations dont dispose le ministère des Affaires étrangères sont satisfaisantes », a-t-il déclaré à la radio nationale algérienne. « Nous ne sommes pas inquiets car ils sont encore vivants. Mais je ne peux en dire plus. »

« Chacun d’entre nous se préoccupe de leur sort », a-t-il ajouté.

D’autres pays ont commencé à s’aligner sur la position algérienne en matière de négociation avec les terroristes, a déclaré le ministre à la radio.

« Des efforts supplémentaires doivent être faits au niveau de la communauté internationale, afin que la question des rançons soit traitée de manière stricte et conduise l’ensemble des pays, des gouvernements et des parties à ne pas financer le terrorisme », a-t-il ajouté.