Il est évident que les importations de la Zone arabe de libre-échange (Zale) constituaient une « menace réelle pour la production nationale », et c’est la raison pour laquelle l’Algérie avait élaboré une liste de 1 644 produits qui sont exclus des avantages douaniers prévus par l’accord de cette zone, sur un total de près de 6 000 produits enregistrés dans la nomenclature du tarif douanier algérien.
Ainsi, le ministère du Commerce vient d’élaborer une nouvelle liste des produits exclus des avantages douaniers, importés par l’Algérie justement de ce cadre régional.
Une année après l’adhésion de l’Algérie à la Zale (janvier 2009), les opérateurs économiques avaient demandé une révision de l’accord après avoir constaté que ces importations constituaient une menace réelle pour leur production et même un risque de fermeture de leurs entreprises.
Il est utile de rappeler, d’ailleurs, que suite à de nombreuses réunions, une commission d’évaluation des accords de libreéchange a été créée depuis trois ans auprès de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci). Cette commission regroupe des représentants des différents ministères et des opérateurs économiques.
Et c’est justement cette commission qui vient d’élaborer cette nouvelle liste, selon les critères de la Ligue arabe et qui contient pratiquement les mêmes produits de la dernière liste, soit plus de 1 600 produits, comme l’a si bien indiqué, hier, Redouane Allili, conseiller auprès du ministre du Commerce pour les questions de coopération. I l est important de signaler que les différents opérateurs concernés ont été consultés avant l’élaboration de cette liste.
Et là, il y a une remarque importante à faire et qui consiste à préciser que l’élaboration d’une liste négative ne signifie pas une interdiction d’importation des produits concernés, mais leur exclusion des avantages douaniers prévus par l’accord de la Zale.
E n réalité, c’est la liste de ces 1.644 produits sur un total de près de 6.000 produits enregistrés dans la nomenclature du tarif douanier algérien mise en vigueur depuis janvier 2010, qui a été reconduite pour 2011″.
Là, il faut rappeler que l’an dernier il s’agissait essentiellement des filières de production que l’Algérie considère comme prioritaires et stratégiques, méritant ainsi une protection pour une durée déterminée telles que les produits de l’industrie agroalimentaire, les produits agricoles, le textile, le papier et le carton ainsi que l’électroménager. Ainsi, cette nouvelle liste devrait être avalisée par les services du Premier ministre.
Il est utile de savoir qu’elle comprend plusieurs catégories de produits que l’Algérie veut exclure des avantages à l’importation de cette zone pour une durée de 3 à 4 ans afin de protéger certaines filières de production nationale menacées par ces importations.
La 86e session du Conseil économique et social (CES) de la Ligue arabe, tenue en septembre dernier au Caire, a rejeté la première liste négative élaborée de façon unilatérale par l’Algérie et a recommandé sa révision. Cette mesure a été prise aussi dans le but de donner plus de temps aux entreprises, qui ont bénéficié de la mise à niveau, pour se préparer à la concurrence.
Pour bien assurer la fluidité des échanges inter arabes, l’Algérie a proposé que le certificat d’origine du produit exporté vers les pays de la Zale soit délivré par une même instance dans tous les pays arabes, contrairement à ce qui se fait actuellement où ce document est octroyé par le ministère du Commerce dans certains pays, et les Chambres de commerce et d’industrie, dans d’autres.
Et pour bien protéger certaines industries nationales pouvant être menacées par cet accord, l’Algérie a revendiqué à l’instar d’autres pays tels l’Egypte, le Maroc, le Soudan et ceux du Golfe, le taux d’intégration des produits échangés dans cette zone et qui devrait se rapprocher, au minimum, de 70% de la valeur ajoutée.
Il est important de signaler que la part des produits importés soumis aux avantages de l’accord, qui représentait 98,59% en 2009, a également reculé à 53,3% en 2010 du total des importations algériennes de la région.
Enfin, et selon les données du Cnis, les importations globales de l’Algérie des pays de la Zale se sont chiffrées à 1,66 milliard de dollars en 2010, contre 1,62 milliard de dollars en 2009, en hausse de 2,6%.
Saïd Ben