La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), le Réseau euroméditerranéen des droits de l’homme (REMDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) se disent « gravement préoccupés » par la situation des droits de l’homme en Algérie.
Dans une lettre adressée hier aux ministres des Affaires étrangères européens et publiée sur le site internet de la FIDH, les trois organisations demandent à ces derniers de saisir l’opportunité du quatrième Conseil d’association Algérie-UE pour attirer l’attention sur la situation des droits de l’homme dans le pays.
« Les organisations signataires vous demandent d’utiliser cette rencontre ministérielle pour rappeler au plus haut niveau que la réalisation effective des droits de l’homme est non seulement une priorité de la politique extérieure de l’UE, mais aussi une obligation internationale partagée, ainsi qu’une condition à l’approfondissement progressif des relations UE-Algérie », exigent les trois ONG.
Les signataires de ce long document accablent l’Algérie sur plusieurs questions : le harcèlement des journalistes et des militants des droits de l’homme, la violation de la liberté d’expression, l’entrave à l’activité du mouvement associatif, la situation de la femme, la question des disparus et la situation des migrants et des réfugiés en Algérie.
Rappelant les dispositions de l’accord d’association signé entre l’Algérie et l’UE, les ONG attirent l’attention sur le non-respect du volet relatif à la promotion des droits de l’homme.
Outre la condamnation du harcèlement judiciaire et l’emprisonnement des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme, les trois organisations évoquent aussi le dossier des disparus.
« Différents organes des traités des Nations unies ont dénoncé le refus des autorités algériennes de mener des enquêtes et l’entrave à l’accès à la vérité pour les proches de disparus », note le document.
Citant toutes les lois nationales relatives à tous les sujets abordés dans la lettre, les ONG demandent leur amendement « pour les mettre en conformité avec les conventions internationales ».
Ainsi, la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le code de la famille, la loi relative à l’entrée et au séjour des étrangers en Algérie et la loi sur les associations ont été critiqués.
En rappelant toutes ces atteintes aux droits de l’homme, les auteurs de la lettre font des recommandations.
Ils demandent d’abord la levée de l’état d’urgence en vigueur depuis 16 ans ; ensuite, ils exigent l’abrogation ou l’amendement de toutes les lois critiquées dans leur document.