L’Algérie présente ses réalisations dans la lutte contre la pauvreté

L’Algérie présente ses réalisations dans la lutte contre la pauvreté

L’Algérie a présenté, en prévision de la date butoir de 2015 fixée pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), ses réalisations dans la lutte contre la pauvreté lors d’une réunion mercredi de la Commission du développement social de l’ONU. Dans son exposé au cours d’une table-ronde, le représentant algérien, Kamel Chir, a indiqué que le gouvernement avait adopté une série de réformes visant à assurer la durabilité de son processus de développement, à préserver la cohésion sociale et à garantir la répartition équitable des bénéfices de la croissance au sein de la population. Dans ce sens, il a précisé notamment que deux plans quinquennaux de développement ont été mis en place avec des investissements de 200 milliards de dollars.

Ces investissements, a-t-il ajouté, ont favorisé la réduction de la pauvreté et des inégalités sociales, tout en précisant que le PIB par habitant de l’Algérie est passé de 1.801 dollars en 2000 à 5.021 dollars en 2008, soit une hausse moyenne de 11% par an.

Le représentant algérien a ensuite expliqué que les dépenses sociales de l’Etat dans les secteurs de l’Education nationale, l’Enseignement supérieur et la Formation professionnelle ont vu leurs montants budgétaires doubler tous les cinq ans. Il a aussi mentionné les efforts accomplis sur le plan de la santé publique et dans le secteur de l’emploi, signalant notamment la forte baisse du taux de chômage.

M. Chir a également abordé le Plan national de développement agricole et rural lancé en 2000.

En matière de protection sociale, il a mentionné plusieurs initiatives visant les personnes handicapées et les personnes âgées.

Lors de cette table-ronde, la représentante du Venezuela, Ana Maldonado, a affirmé qu’au rythme actuel, l’OMD relatif à la réduction de la pauvreté serait réalisé dans les pays pauvres, non pas en 2015 comme préconisé, mais en 2020. Mme Maldonado a donc appelé les délégations à s’attaquer aux principaux obstacles qui entravent l’accession des populations à une vie digne, notamment le système actuel de commerce multilatéral qui, selon elle « vise à promouvoir seulement les intérêts des pays les plus développés ».

Par ailleurs, au cours de la réunion de la Commission du développement social, les participants ont signalé que même si le premier des neuf objectifs des OMD, relatif à la réduction de moitié le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour à travers le monde était atteint, près de 900 millions de personnes continueraient toujours de vivre dans l’extrême pauvreté en 2015.

Dans une région comme l’Afrique australe, environ 45% de la population vivent avec 1,25 dollar par jour, a précisé le représentant de la Namibie, qui s’exprimait au nom des Etats de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

Cette session de la Commission du développement social, qui se tient au siège de l’ONU du 9 au 18 février, est un « moment opportun » pour faire le bilan des stratégies adoptées, ces dernières années, en vue d’éradiquer la pauvreté, a estimé Jorge Valero Briceno qui préside la commission. Il a rappelé qu’il fallait évaluer les résultats du sommet de Copenhague et de la 24e session extraordinaire de l’Assemblée générale, tout en réfléchissant aux véritables causes de la pauvreté.

Sur ce point, plusieurs intervenants, comme Lazarous Kapambwe, président du Conseil économique et social (ECOSOC), ont souligné le lien qui existe entre le manque d’éducation et la perpétuation de la pauvreté. « A moins que nous prenions des mesures d’urgence, 56 millions d’enfants ne seront pas scolarisés en 2015 », a-t-il prévenu.

Au cours du débat général et auquel ont participé plusieurs ministres de gouvernements d’Etats membres, beaucoup de délégations ont remarqué combien l’élimination de la pauvreté dépendait de l’adoption de politiques participatives. Le ministre d’Etat à l’inclusion sociale de la Hongrie, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a parlé de la plateforme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale, adoptée en décembre dernier, qui vise à mobiliser l’action politique dans les domaines de la protection sociale, de l’emploi et de l’éducation.

En ce qui la concerne, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) dispose d’une feuille de route pour la période 2009-2015 qui entend assurer le bien-être et le développement des populations de la région, a expliqué le vice-ministre chargé de la Coordination des politiques de promotion du bien-être de l’Indonésie, qui s’exprimait au nom des Etats membres de l’ANASE.

Pour sa part, Catherine Ferguson, présidente du Comité des organisations non-gouvernementales pour le développement social, a présenté le document élaboré par le Forum de la société civile, qui appelle à modifier le modèle actuel de développement, en tenant compte des besoins particuliers de chaque pays, ce qui n’a pas été le cas des politiques imposées à ce jour.

La Commission du développement social (CDS), commission fonctionnelle de l’ECOSOC créée en 1946, est devenue l’organe clef de l’ONU chargé du suivi et de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action du sommet mondial pour le développement social de Copenhague, tenu en 1995. Elle compte 46 membres, élus pour un mandat de quatre ans.