Parmi les pays d’Afrique et du bassin méditerranéen, l’Algérie vient en 4e position des pays où la proportion des habitants âgés de 60 ans et plus sera la plus considérable en 2050 selon les statistiques de l’Institut national français d’études démographiques (INED). L’allongement de la durée de vie et la baisse de la fécondité en seraient l’explication.
«La prise en charge des personnes âgées constituera un autre défi à relever pour les pays africains à l’horizon 2050. Leurs familles devront être relayées et soutenues par des systèmes de politiques publiques adaptées», selon le rapport de l’INED.
Ce constat est partagé par le chef de service de médecine du travail du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), le Pr. Ahmed Lamara qui a annoncé ce matin en marge des 4èmes journées algéro-françaises de la médecine du travail que les personnes âgées de 65 ans et plus représenteront au cours des prochaines années 10% du total de la population algérienne.
Le nombre de personnes âgées qui représentent 7% de la population atteindra au cours des prochaines années 10% de la société, a-t-il souligné. La «faute» à l’espérance de vie des Algériens qui s’allonge passant ainsi de 45 ans au cours des premières années de l’indépendance a 76 ans au cours des dernières années du fait de l’amélioration des conditions de vie et de la prise en charge sanitaire, selon le professeur.
Si l’on doit se réjouir de ce que les conditions de vie en Algérie soient plus au moins correctes, au plan de la prise en charge médicale des personnes du troisième âge c’est une autre paire de manches.
Le Pr. Lamara n’a pas manqué de pointer l’absence de «cours dédiés à la prise en charge sanitaire des personnes âgées» au niveau des facultés nationales de médecine. Le même constat est valable aussi dans les établissements sanitaires qui sont dépourvus de services médicaux spécialisés dans la prise en charge de cette catégorie.
La gériatrie est encore une spécialiste introuvable dans les hôpitaux en Algérie. A l’exception des foyers des personnes âgées ou abandonnées, qui font plus dans le social, la prise en charge médicale en milieu hospitalier, comme cela se fait ailleurs, est inexistence.
C’est dire que ce phénomène de vieillissement de la population algérienne annoncé constitue un souci supplémentaire pour le secteur de la santé qui a déjà du mal à prendre en charge les jeunes et les moins jeunes. Il va de soi que le fameux slogan populiste «l’Algérie pays jeune», prend un peu de rides…