PSA-Citroën ne va pas bien, on le sait. La situation ne semble pas s’améliorer et les plans sociaux initialement prévus, pourtant déjà lourds, semblent être encore en dessous de ce que sera la réalité au « bout du compte ». Pourtant en Algérie la popularité et le marché de ces voitures est au beau fixe, en pleine expansion avec des taux de progression remarquables.
Dans un tel contexte une nouvelle demande confirmation, mais les journaux économiques et Le Monde s’en emparent alors que Raffarin dément : elle ne peut laisser indifférent si elle se confirme.
L’Algérie pourrait entrer au capital de PSA.
Suffisant pour que le titre du constructeur prenne de gros bonus en bourse ( + 5,70% ). Dans le même temps, l’indice CAC 40 perdait 0,10% : à contre courant donc. Selon Latribune.fr, « l’idée d’une participation algérienne au capital du constructeur français commence à faire son chemin entre la France et l’Algérie ».
Un petit retour sur un passé peu lointain s’impose tout naturellement.
Dans les années « glorieuses », celles des croissances fortes, avant le premier « choc pétrolier », la France Pompidollienne recherchait la main d’oeuvre à bas salaires dans tous les pays du bassin méditerranéen et beaucoup en Algérie et au Maroc. Les pères de nos enfants d’aujourd’hui sont ainsi venus sur les sites de construction automobiles et en particulier, s’agissant de Peugeot, à Sochaux-Monbéliard, en Franche-Comté. Ces hommes ont ainsi participé au boom économique du pays, à son industrialisation. Leurs enfants, maintenant Français ne sont venus qu’ensuite. Aujourd’hui, alors que nous sommes en pleine « désindustrialisation » ayant tout misé sur les services, envisager l’entrée au capital de ces constructeurs mythiques du pays d’origine des hommes qui ont participé à leur développement pousse à la réflexion sur un juste retour des choses en quelque sorte. Rien n’est jamais acquis, immuable ; la « roue tourne » : il suffit d’attendre un peu, de « donner le temps au temps » comme disait quelqu’un. La symbolique est forte, presque émouvante.
Dans un autre domaine, certes moins symbolique pour la France mais au combien pour les Etats-Unis, les Chinois sont devenus les « maîtres » du transport aérien.
Deux avions de ligne sur trois ne sont pas (ou plus) la propriété des compagnies aériennes. Des sociétés spécialisées (ILFC, Gecas, ALC, Alafco…) ont acheté des appareils par centaines bénéficiant ainsi de tarifs très favorables. L’américain ILFC, propriétaire d’un millier d’avions, est un monstre capitalistique mais repose sur des pieds d’argile. Sa maison mère, la société d’assurances IAG, a été très malmenée par la crise financière des subprimes et cherche à réaliser des actifs. IAG est estimée à 5,28 milliards de dollars. Aussi, l’offre d’un pool d’investisseurs chinois d’en prendre 80,1 % est-elle bienvenue. Toutes les compagnies françaises sont également concernées.
Voyez-vous, « la roue tourne ». On le savait, mais le symbole d’une Algérie au capital de PSA est tout particulièrement « lisible » chez nous, un marqueur fort. C’est finalement rassurant, en tous les cas satisfaisant pour un esprit qui adore voire bousculer les préjugés et les situations acquises, et dans tous les sens … Les « vainqueurs » se forgent dans l’adversité, la difficulté, pas dans le confort et encore moins dans le conformisme.