Le recours aux importations massives des légumes secs, des céréales (semoule et farine), du sucre, des produits laitiers et des viandes, met en évidence la problématique de l’autosuffisance alimentaire.
Les quatre premiers mois de l’année ont été marqués par une hausse généralisée des produits importés. L’addition est salée: près de 19% de plus par rapport à la même période de l’année dernière. La raison: la facture des importations alimentaires a connu un bond spectaculaire de plus de 36% au mois d’avril. Elle est passée de 937 millions de dollars contre 688 millions de dollars, comparativement au même mois en 2012. Conséquences: «La facture des produits alimentaires qui occupent la 3e position dans la structure des importations globales algériennes, s’est élevée à 3,34 milliards de dollars (mds usd), contre 2,81 mds usd durant la même période de 2012», indiquent les chiffres du Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) répercutés par une dépêche de l’APS datée du 22 mai 2013. La plupart des principaux produits alimentaires, importés le mois écoulé, ont connu une hausse. Celle des légumes secs qui a augmenté de plus de 90% (91,2% exactement) a, par contre explosé. Son montant qui s’est élevé à 12,9 millions de dollars au mois d’avril 2012 est passé à 24,8 millions de dollars au mois d’avril 2013. Les importations de sucre ont grimpé de 55% pour une valeur de 141,9 millions usd. Celles des céréales, semoule et farine ont affiché un bond de 40,5% pour 340 millions usd. Les hausses les moins impressionnantes ont été enregistrées par les viandes (+9,74% à 18,48 millions usd) les laits et les produits laitiers (près de 2% représentant un montant de 119 millions usd). Les importations de café et de thé ont échappé à ce phénomène. Elles ont reculé de 36%, soit l’équivalent de 21,9 millions usd.
Le recours aux importations massives des légumes secs, des céréales (semoule et farine), du sucre, des produits laitiers et des viandes met en évidence la problématique de l’autosuffisance alimentaire. Une épée de Damoclès. Une menace permanente qui n’est écartée que grâce aux revenus assurés par les exportations d’hydrocarbures et à condition que les niveaux des prix du pétrole soient relativement élevés.
La facture des importations qui est devenue un véritable casse-tête pour les pouvoirs publics est en train de se transformer en gouffre financier. Ceux qui détiennent les cordons de la bourse ont de quoi se faire du souci. Cela représente une mauvaise nouvelle en soi dans la conjoncture économique actuelle et en l’absence d’une économie productrice de richesses. Le débat s’est, en effet, instauré autour de ce qui constitue la mamelle de l’économie nationale: le pétrole. Le destin des Algériens demeure chevillé à cette ressource. Certaines prévisions de l’Agence internationale de l’énergie, notamment font état d’une hypothétique baisse des prix du baril de brut dans les toutes prochaines années (l’offre doit augmenter grâce à l’arrivée du pétrole de schiste) alors que le Fonds monétaire international qui met en garde contre un effondrement des cours de l’or noir axe de son côté son argumentation sur le ralentissement de la croissance dans les pays émergents doublé d’une faible reprise de la croissance dans la zone euro (Voir L’Expression du 22 mai). Une angoisse permanente qui sera probablement accentuée en 2013.
La facture des importations qui a atteint 46,80 milliards de dollars en 2012 risque d’établir un nouveau record.
Reste à croiser les doigts pour que les prix du pétrole ne dégringolent pas.