En Algérie, le décès du prince héritier saoudien révèle un fait suffisamment rare pour être signalé. Le président Abdelaziz Bouteflika et le patron du DRS, Mohamed Mediène ont perdu un ami et un allié qu’ils avaient en commun.
En effet, le prince Nayef était considéré comme un « ami » fiable par les Algériens qui ne portent pas spécialement la dynastie des Saoud dans leurs cœurs. Après l’arrêt du processus démocratique en Algérie au début des années 1990 et alors que certaines voix s’élevaient au royaume wahhabite pour appuyer le FIS, le prince Nayef avait pris la défense des militaires algériens.
Il multiplia alors les rencontres aux Etats-Unis et en Suisse avec le tout nouveau général Mohamed Mediène qu’il appréciait pour ses compétences sécuritaires.
Les deux hommes, que tout éloigne -l’un est un religieux rigoriste et l’autre un laïc achevé-, portent une haine sans bornes à l’islamisme violent.
Le prince saoudien avait un autre avantage aux yeux de son interlocuteur algérien. Ses relations tièdes avec la monarchie alaouite, pourtant très proche de la maison des Saoud.
Aujourd’hui, avec la mort de Nayef, le pouvoir algérien vient de perdre un puissant relais à Riyad. Une perte que personne, selon nos sources à Alger, n’est en mesure de remplacer.