L’Algérie, partenaire « privilégié » en Afrique du Nord !

L’Algérie, partenaire « privilégié » en Afrique du Nord !

L’Algérie est considérée comme une « priorité et un partenaire privilégié » en Afrique du nord, a assuré le ministre des Affaires étrangères roumain, Teodor Melescanu, soulignant que c’est un pays avec un potentiel économique « énorme », qui va connaître un développement « soutenu » dans l’avenir.

« L’Algérie est considérée comme une priorité, un partenaire privilégié en Afrique du Nord. Le fait que l’ambassadeur roumain à Alger est accrédité dans deux autres pays (le Tchad et le Niger) prouve sans équivoque l’importance de l’Algérie dans la stratégie de politique étrangère de la Roumanie pour la région », a affirmé M. Melescanu dans un entretien accordé à l’APS.

S’exprimant à la veille de sa visite à Alger, Il a ajouté, qu’après l’adhésion de son pays à l’Union Européenne (UE), en  2007, qui représentait l’objectif primordial de la période, « nous avons réévalué la présence de la Roumanie à travers le monde ».

Interrogé sur une absence relativement longue et l’intérêt manifeste que montre la Roumanie pour reprendre la coopération multiforme avec l’Algérie, M. Melescanu a indiqué que la Roumanie avait connu une période de « profonde évolution » politique, économique et sociale après l’année 1989 et qu’à cet égard, les relations avec plusieurs régions du monde ont été marquées par un « certain ralentissement ».

Pour le chef de la diplomatie roumaine, l’Algérie est un pays avec un potentiel économique énorme et va connaître « un développement soutenu » dans l’avenir, ajoutant qu’en s’appuyant sur les relations d’amitié historique qui lient les deux pays, la Roumanie reste un « partenaire de confiance » de l’Algérie en Europe, qui va encourager le développement favorable des relations pour que les deux parties en bénéficient mutuellement.

Interrogé sur le niveau de la coopération politique actuelle entre l’Algérie et la Roumanie, notamment dans le volet sécuritaire, M. Melescanu a estimé qu’il était nécessaire que les deux pays travaillent ensemble en vue de la prévention de la radicalisation, « pour ne plus permettre aux messages de haine et de propagande de faire de nouvelles victimes ».

« En même temps, nous sommes ouverts pour explorer l’opportunité d’élargir notre coopération vers d’autres aspects du volet sécuritaire », a-t-il assuré, soulignant qu’en tant qu’Etat membre de l’Union européenne et de l’OTAN, la Romanie soutient les projets sécuritaires que ces organisations entretiennent avec l’Algérie.

Pour M. Melescanu, la Roumanie suivait avec « beaucoup d’intérêt » les efforts déployés par l’Algérie afin de solutionner d’une « manière pacifique » les conflits et les tensions dans la région, mais aussi, dans le monde, faisant observer que pendant toute son histoire, l’Algérie avait « activement milité pour la voix du dialogue et du consensus comme principe fondamental, afin de solutionner les divergences ».

L’Algérie, un des principaux artisans de la paix dans la région

Evoquant le travail intense de la diplomatie algérienne, le chef de la diplomatie roumaine a estimé que l’ »Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et les actions visant le rapprochement des parties impliquées dans la crise libyenne avaient été remarquées et appréciés » par la communauté internationale et démontrent en même temps que l’Algérie est « l’un des principaux artisans de la paix et de la stabilité dans l’Afrique du Nord et Sahel ».

Interrogé si la Roumanie voulait faire des investissements dans le secteur automobile en Algérie M. Melescanu a souligné qu’il y a trois ans, les premiers contacts entre les entreprises roumaines et les hommes d’affaires algériens avaient été matérialisés, afin de démarrer, en Algérie, la production de pièces et sous-ensembles automobile pour l’usine d’Oran, précisant que deux partenariats avaient été concrétisés, d’autres sont dans un « stade avancé » de négociations.

Il a rappelé que Renault est un investisseur très important pour la Roumanie dans le domaine de la production des automobiles depuis 1967, ayant aussi une marge majeur d’innovation, de recherche et de développement.

Pour lui, à partir de cette bonne relation de partenariat, la Roumanie a développé une importante chaîne de fabrication, au niveau de la sous-traitance dans le domaine de l’industrie d’automobile, qui assure le nécessaire de l’usine Renault, mais qui est aussi devenu peu à peu un vecteur pour les exportations roumaines vers des marchés traditionnels, tels que l’Allemagne, l’Italie, la France etc…

S’agissant de l’évolution de la coopération entre les deux pays dans les domaines de l’agriculture, le tourisme et l’enseignement supérieur, M. Melescanu a indiqué que la Roumanie était intéressée d’approfondir et de diversifier les relations économiques avec l’Algérie.

Il a relevé que ces trois dernières années, plusieurs missions économiques roumaines, spécialisées dans des secteurs comme l’agroalimentaire, les TIC, la construction de bâtiments et l’industrie militaire, avaient été organisées en vue d’identifier des opportunités, ajoutant qu’on envisage aussi de redynamiser le cadre institutionnel déjà présent, à savoir la Commission mixte et le Conseil des hommes d’affaires.

Pour le chef de la diplomatie roumaine, son pays soutient l’approfondissement de la coopération dans l’enseignement et la culture, y compris des échanges d’experts dans le domaine de la muséologie, la coopération dans l’archéologie, l’élaboration de projets communautaires pour la protection et la valorisation du patrimoine matériel, la coopération dans le domaine de la cinématographie et les bibliothèques.

« En même temps, nous travaillons pour adapter le cadre juridique qui doit offrir aux hommes d’affaires des deux pays le support nécessaire en vue de stimuler les investissements », a-t-il également dit.

M. Melescanu a indiqué, par ailleurs, que la Roumanie assumera la présidence du Conseil de l’UE en 2019, relevant que pendant cette période, « nous aurons un engagement ferme sur la dimension sud de la Politique Européenne de Voisinage ».

Pour lui, l’un des objectifs de son pays, lors de la prise de cette présidence, sera la poursuite des efforts consentis par l’UE en faveur de la stabilité à long terme, soulignant que la présidence s’emploiera à aider la haute représentante dans les efforts qu’elle déploie pour parvenir à un « règlement pacifique » du conflit en Syrie et relancer les négociations à Genève sous les auspices des Nations unies.

M. Melescanu a indiqué que la présidence soutiendra les efforts en faveur de la reconstruction et de la réconciliation en Iraq, ainsi que le travail mené pour trouver une « solution politique » à la crise en Libye sur la base du plan de l’Envoyé spécial des Nations unies, ajoutant que la présidence travaillera pour appuyer les efforts déployés par l’UE afin de contribuer à faire avancer le processus de paix au Proche-Orient dans la perspective d’une solution « durable fondée sur les résolutions du CS de l’ONU ».