L’Algérie parmi les rares pays du MENA ayant réduit la sous-alimentation

L’Algérie parmi les rares pays du MENA ayant réduit la sous-alimentation

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a indiqué lundi que l’Algérie figurait parmi les rares pays de la région Moyen-Orient et Afrique du nord (MENA) ayant enregistré une  »avancée significative » pour réduire la sous-alimentation, tout en observant, toutefois, la  »forte dépendance » de cette région des importations alimentaires.

 »Trois pays de la région, l’Algérie, la Jordanie et le Koweït, ont atteint la cible du premier Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) qui consiste à réduire de moitié la proportion de leur population victime de faim chronique », souligne un rapport de la FAO publiée à l’occasion de sa conférence sur l’alimentation et l’agriculture dans la région MENA qui se tient du 24 au 28 février à Rome (Italie).

A rappeler que les OMD, convenus par les dirigeants du monde lors d’un sommet de l’ONU en 2000, visent essentiellement à réduire l’extrême pauvreté et la faim, réduire la mortalité maternelle et infantile, combattre la maladie et fournir un accès universel à l’éducation et aux soins de santé, et ce, à l’échéance 2015.

Selon cette organisation de l’ONU, d’autres pays du MENA devraient atteindre cet objectif d’ici à 2015 tandis que certains n’ont pas progressé, voire, se sont éloignés de l’objectif.

A l’échelle régionale, le nombre de personnes sous-alimentées demeure élevé avec près de 43,7 millions, soit 10% de la population, tandis que 24,5% des enfants de moins de cinq ans souffrent de retards de croissance dus à la sous-nutrition chronique.

Forte dépendance de la région MENA des importations alimentaires

Les conflits, la croissance démographique et l’urbanisation rapide, ainsi qu’une forte dépendance à l’égard des importations alimentaires constituent de sérieux enjeux pour la sécurité alimentaire au MENA, malgré les progrès accomplis dans certains pays, a indiqué la FAO.

Le rapport note que les conflits et les troubles intérieurs  »demeurent la cause principale d’insécurité alimentaire dans la région ces dernières années », notamment en Irak, au Soudan, en Syrie, en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, et au Yémen.

A l’autre bout de l’échelle, près de 25% des habitants du MENA souffrent d’obésité, soit le double de la moyenne mondiale et près de trois fois plus que l’ensemble des pays en développement, a ajouté l’agence onusienne.

La FAO a prévenu que la forte dépendance de la région à l’égard des importations alimentaires pour satisfaire ses besoins de consommation la rend extrêmement vulnérable aux hausses et à la volatilité des cours internationaux des produits de base agricoles, ajoutant que cette dépendance est appelée à s’intensifier au cours des décennies à venir.

En conséquence de la forte croissance démographique, de la progression de l’urbanisation et de l’augmentation des revenus, et d’une faible croissance de la production intérieure, la demande de produits alimentaires dans la région a dépassé la production nationale ces dernières décennies, observe-t-elle.

A l’exception des fruits et des légumes, tous les autres grands groupes de produits alimentaires ont vu l’écart entre la consommation globale et la production intérieure se creuser, précise le document.

La région est ainsi devenue de plus en plus dépendante du marché mondial pour satisfaire ses besoins alimentaires de base.

Durant la période 2006-2010, la région a importé 47% des céréales consommées, 72% pour les huiles végétales et 60% pour le sucre.

Avec 1,8 tonne par hectare et par an, les rendements céréaliers de la région ne représentent que 56% de la moyenne mondiale, alors que 20% de la nourriture est perdue ou gaspillée, a prévenu la FAO.

Pour redresser cette situation, la FAO préconise la mobilisation par les gouvernements de davantage de ressources pour accroître la productivité alimentaire, en particulier des petits exploitants.

La faible productivité agricole de la région est due aux investissements limités dans la recherche et le développement et à l’adoption lente par les cultivateurs de technologies modernes efficaces, tandis que les services de vulgarisation doivent être remaniés et renforcés, notamment le soutien aux écoles de terrain pour agriculteurs et aux coopératives.

Parmi les autres domaines nécessitant des investissements figurent les infrastructures rurales, comme les réseaux de transport et les marchés, et les initiatives visant à faciliter l’accès des agriculteurs aux marchés, ainsi qu’au crédit et aux services financiers.