« L’Algérie ne s’endette pas », affirme Rémy Rioux, DG de l’AFD

« L’Algérie ne s’endette pas », affirme Rémy Rioux, DG de l’AFD
Rémy Rioux, Directeur général de l’Agence française de développement

Invité de la chaîne parlementaire Public Sénat, Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement (AFD), a mis un terme à une polémique persistante sur l’aide française accordée à l’Algérie. Selon lui, « l’Algérie ne s’endette pas », et l’AFD n’y mène en réalité « aucune activité ».

Alors qu’il était l’invité de l’émission Bonjour chez vous, diffusée ce jeudi 10 juillet sur Public Sénat, Rémy Rioux a été clair : « L’Algérie ne prend pas d’argent venant de l’Agence française de développement. On n’a pas d’activité en Algérie, en vérité. On ne fait pas de financement en Algérie. »

Des déclarations fermes qui interviennent dans un climat tendu entre Paris et Alger, marqué par de vives polémiques sur la nature et le montant de l’aide publique française.

Contexte : des affirmations controversées de Sarah Knafo

Depuis plusieurs mois, des figures de la droite et de l’extrême droite françaises, notamment Sarah Knafo, multiplient les attaques contre l’aide au développement supposément accordée à l’Algérie.

En septembre dernier, l’eurodéputée avait avancé un chiffre spectaculaire : 800 millions d’euros par an seraient, selon elle, versés par la France à l’Algérie. Une affirmation rapidement démentie par TF1, et contredite par le gouvernement français, qui a publié des chiffres très éloignés de ceux brandis par la responsable politique.

La polémique a rebondi début 2025 dans un contexte de tensions diplomatiques exacerbées, notamment après l’expulsion de l’influenceur Doualemn, refoulé par l’Algérie et au cœur d’un nouvel épisode de crispation entre les deux pays. Certains élus français avaient alors réclamé la suspension pure et simple de l’aide au développement à l’Algérie.

L’Algérie, une politique de « zéro endettement »

Face à ces allégations, l’AFD a répondu à plusieurs reprises de manière transparente. Sur X (anciennement Twitter), l’agence a indiqué que « depuis 2005, aucun prêt n’a été octroyé à l’Algérie ».

Elle a également détaillé le seul projet en cours financé ces dernières années : un partenariat de formation avec l’Université de Brest, soutenu à hauteur de 700 000 euros via une subvention de l’État français.

Quant à l’aide au développement déclarée à l’OCDE, Rémy Rioux a précisé sur Public Sénat :

« Ce qu’on déclare à l’OCDE comme aide publique au développement, ce sont des bourses pour les étudiants algériens en France. En réalité, l’AFD n’a pas d’activité en Algérie. »

🟢 À LIRE AUSSI : Prix Occitanie-Médicis : Nesrine Salem, artiste d’origine algérienne, distinguée en France

Cette absence de financements extérieurs s’explique par une doctrine algérienne claire : depuis les années 2000, Alger a remboursé l’intégralité de sa dette extérieure et refuse tout nouvel emprunt, même pour des projets d’infrastructures.

Une position réitérée en mai 2024 par le président Abdelmadjid Tebboune : « C’est une honte et une trahison aux Martyrs d’aller vers l’endettement alors que tu peux t’en sortir sans. »

Ainsi, les déclarations de Rémy Rioux viennent confirmer une réalité économique connue, mais souvent ignorée dans les débats politiques français : l’Algérie ne dépend pas des financements extérieurs, et encore moins de la France.

🟢 À LIRE AUSSI : Gaz : L’Algérie dépasse les USA et s’impose comme le premier fournisseur de l’Espagne