Dix ans après, il convoque qui ? Chakouri !
L’Algérie ne produit pas d’arrières droits, cela est un constat. Allez le demander à Rabah Saâdane, il vous le confirmera. Lui qui est obligé de s’accrocher, contre vents et marées, à un système de jeu que tout le monde pense révolu, faute de disposer d’un arrière droit type, ne nous contredira pas.
On en a vu pousser quelques têtes ces dix dernières années, mais aucun d’eux n’a réussi à s’imposer chez les Verts de manière plus ou moins régulière, comme le fut, à titre d’exemple, Chabane Merzekane qui avait joué 35 matches internationaux (amicaux y compris) de 79 à 83. Ce qui est quand même, convenons-en, énorme pour un international.
20 joueurs testés en 10 ans !
Une régularité qu’aucun des 20 (si ! si !) joueurs qui se sont succédé au poste d’arrière droit durant la dernière décennie n’a eue.
Vous avez bien lu, 20 joueurs testés, à raison d’un, deux, trois matches, chacun. On en a vu défiler des têtes et parfois sans qu’on les attende.
Exemple : Bilel Dziri ! L’ex-meneur de jeu de l’EN a eu à déambuler sur le couloir droit le soir d’un Algérie-Nigeria de 2002. Un signe de désespoir pour le sélectionneur de l’époque, Rabah Madjer, que d’être contraint de convertir un milieu offensif jouant plus à l’instinct dans un registre qui n’est pas du tout le sien. Même Slimane Raho, l’un des meilleurs du championnat à son poste de 2000 à nos jours, n’a pas réussi vraiment à faire son trou en sélection.
L’arrière droit de l’ESS était sélectionné presque régulièrement, mais ne jouait pas souvent pour autant. Celui qui incarnait, jusqu’à il y a six mois, la longévité en sélection n’a pas joué beaucoup pour autant.
Dziri, Mezriche, Achiou, un match puis c’est tout…
Diziri a donc eu à dépanner tout comme Achiou en 2004 lors de l’Algérie-Maroc (1-3) et Mezriche (Strasbourg) en 2002 lors d’un certain Namibie-Algérie (1-2).
Tous les trois ont été testés lors d’un match puis s’en vont. C’est dire que ce qu’avaient vécu Madjer en 2002, ses prédécesseurs et ses successeur perdure encore. Saâdane a dû composer avec Ziani, Achiou, Mamouni, Raho et Brahami en 2004, Raho, Laïfaoui, Yahia, Bougherra, Matmour en 2010. Avant lui, Jean-Michel Cavalli avait essayé de lancer Rabie Meftah, Larbi Hosni, mais sans grand succès.
Raho, Soltani et Mamouni, les plus utilisés
Au rayon des plus utilsés, Raho pointe naturemment à la première place avec 11 apparitions (matches officiels seulement) de 2000 à 2005. L’arrière droit de l’Entente cumulerait les 15 matches depuis. Il est talonné par Slatni (ex-MCA) et Mamouni (ex-US Créteil) avec 8 matches officiels chacun.
Saâdane a dû zapper ce poste
N’ayant pas sous la main un arrière droit type qui réponde au profil qu’il recherchait, Rabah Saâdane a pris une décision radicale. Supprimer complètement le poste d’arrière droit et adapter son système de jeu en fonction de son groupe.
Ainsi, il continue à jouer en 3-5-2 que pourtant tout le monde critique. Au lieu de verser dans un métissage technico-tactique comme l’ont fait certains de ses prédécesseurs, ou lui-même à un moment ou un autre, il décide de jouer avec trois centraux, dont un est légèrement décalé à droite et faire jouer, à un cran devant, un milieu droit de couloir.
C’est ainsi que Matmour, attaquant de formation, a joué toute la campagne éliminatoire pour la CAN et le Mondial 2010 avant de se stabiliser devant. Il sera remplacé par Kadir, un gaucher. Maintenant, c’est Ghezzal qui fait ses preuves à ce poste, après avoir échoué dans son rôle de buteur. Lui, on le reverra certainement à ce poste incessamment.
Dix ans après, il convoque qui ? Chakouri !
Dix ans après, Saâdane est confronté au même dilemme qu’on 2004. En six ans, rien n’a été résolu. Autrement dit, aucun arrière droit n’a été formé. Du moins pas un qui ait le profil recherché.
L’actuel sélectionneur des Verts, qui préfère faire confiance à des joueurs formés ailleurs, a décidé de jeter son dévolu sur un élément qu’il avait jugé pas assez bon il y a moins de trois mois. Chakouri, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas réussi à crever l’écran depuis, ce choix prête à équivoque.
Pourquoi faire appel à un nouveau joueur (à tester) lors d’un match officiel ? Le premier a joué trois matches (les deux matches face à la Guinée et au Cap Vert). Contre deux pour le second (Libye, Brésil).