L’Algérie n’a quasiment pas de dette extérieure

L’Algérie n’a quasiment pas de dette extérieure

Le ministre des Finances a indiqué que l’Algérie a réussi à réduire la dette publique extérieure de 28 milliards de dollars (55% du PIB) en 1999 à 410 millions de dollars seulement à fin septembre dernier.

Le ministre s’est exprimé devant la presse en marge de ses réponses aux sénateurs relatives au texte de loi de finances de 2013.

Intervenant sur l’impact de la crise financière et économique mondiale sur l’Algérie, M. Djoudi a prédit que le recul de la demande sur les produits énergétiques «allait certainement avoir des retombées sur nos revenus extérieurs» même si «la gestion financière menée par l’Algérie serait en mesure de contenir cet impact », a-t-il estimé.

A ce titre, le ministre a donné comme exemple le remboursement anticipé de la dette publique extérieure, qui a été ramenée de 28 milliards de dollars (55% du PIB) en 1999 à 410 millions de dollars seulement à fin septembre 2012.

M. Djoudi a enfin rappelé que la diversification de l’économie nationale demeurera le défi majeur du gouvernement. Invité à communiquer plus d’informations sur la démarche qui sera engagée par l’Algérie en réponse au recours de l’ex-patron d’OTA Naguib Sawiris à l’arbitrage international contre l’Algérie, le ministre a indiqué que «l’Algérie a de son côté engagé sa réaction d’arbitrage en recourant à deux cabinets : l’un interne et l’autre externe».

Confirmant sa déclaration faite lundi à la presse, il a rappelé que le recours de M. Sawiris à l’arbitrage international «date de plusieurs mois», niant être au courant de l’existence d’une autre procédure d’arbitrage contre l’Algérie faite par l’ex-patron d’OTA.

Un quotidien français a rapporté dimanche que M. Sawiris avait décidé de lancer une procédure d’arbitrage international contre l’Algérie lui réclamant la somme de 5 milliards de dollars en dommages et intérêts au titre du préjudice qu’il dit avoir subi dans l’affaire Djezzy.

Revenant sur l’achat de cinq milliards de dollars d’obligations du FMI, décidé récemment par l’Algérie, M. Djoudi a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas d’une opération de prêt mais d’une démarche relevant de la gestion des réserves de change de l’Algérie.

Sur une question de savoir si le retour aux crédits à la consommation était envisageable, il a rappelé que ces prêts profitaient uniquement aux importations, en réitérant qu’un tel retour restait tributaire de l’émergence d’une production nationale créatrice d’emplois en Algérie.

Dans ses réponses aux sénateurs, le ministre a énuméré les «réalisations » en matière d’amélioration du niveau de vie des citoyens. Il a cité, à titre d’exemple, la multiplication par sept du montant des transferts sociaux en dix ans, les portant, rappelle-t-il, de 6,3% du PIB en 2000 à 12% du PIB en 2011.

L’enveloppe consacrée au soutien des prix des produits de base (blés, lait et, depuis cette année, le sucre et l’huile), un des composants des transferts sociaux, est passé à elle seule de sept milliards de DA en 2006 à 215,6 milliards de DA en 2012, soit une multiplication par 30 en six ans.

Le texte de loi de finances pour 2013, qui devait être voté hier, mercredi, par le Conseil de la nation, prévoit tout de même un recul des transferts à 1 474 milliards de DA (9% du PIB) contre 1 862,9 milliards de DA en 2012 en raison notamment d’une baisse du soutien des prix dictée ellemême par la baisse attendue des prix à l’international, a expliqué le ministre.

M. Djoudi est en outre revenu sur les écarts entre les taux d’inflation et de croissance avancés par l’Algérie et ceux projetés par le FMI, en expliquant que c’était surtout lié à deux prévisions de croissance différentes du secteur énergétique en Algérie. L’Algérie prévoit en fait une croissance de 4,4% du secteur des hydrocarbures entre 2012 et 2016 alors que le FMI ne s’attend qu’à une croissance de 0,8%.

Ces deux approches ont conduit le Fonds à prévoir une croissance globale du PIB à 3,4% pour l’Algérie en 2013 alors que le ministère des Finances prévoit 5% de croissance. Quant à l’inflation, qui devrait atteindre 5% en 2013 selon le FMI et 4% selon les prévisions officielles, M. Djoudi a noté que ce taux restait «relativement faible comparé avec l’inflation dans la région Mena qui atteindrait 9,1% en 2013», selon le FMI.

Au sujet des produits financiers «conformes à la charia», réclamés par certains députés, il a souligné qu’il n’y avait pas une nécessité d’élaborer un nouveau cadre réglementaire les régissant du moment que les banques présentes en Algérie offrent depuis des années ce type de produit sans rencontrer des contraintes réglementaires.

Enfin, les contribuables pourraient effectuer le paiement de leurs impôts par le biais du net et ce, à partir du premier semestre 2013, a indiqué le ministre des Finances.

Moncef Rédha