ALGER- L’AlgĂ©rie est « moins touchĂ©e » par le phĂ©nomène de recrutement des jeunes par des organisations terroristes internationales, a indiquĂ© dimanche Ă Alger un responsable du ministère de l’IntĂ©rieur et des CollectivitĂ©s Locales.
Par rapport Ă ses pays voisins, l’AlgĂ©rie est le pays « le moins touchĂ© » par le recrutement de ces jeunes pour aller rejoindre des groupes terroristes au Moyen-Orient et « ils sont moins d’une centaine », a soulignĂ© le directeur gĂ©nĂ©ral des libertĂ©s publiques et des affaires juridiques au ministère, Mohamed Talbi sur les ondes de la Radio nationale.
Il a rappelé qu’un dispositif a été mis en place à l’initiative du ministère de la Défense nationale (MDN) permettant l’échange des informations entre les différents intervenants dans la lutte anti-terroriste, afin de prévenir le recrutement des jeunes algériens pour aller rejoindre les groupes terroristes au Moyen Orient.
« Les filières de passage Ă©tant connues, ce dispositif a donnĂ© des rĂ©sultats positifs et encourageants », a-t-il rassurĂ©, relevant que le recrutement de ces jeunes « se fait Ă la base sur les rĂ©seaux sociaux d’internet », avant d’ajouter que « toute la sociĂ©tĂ© est interpellĂ©e » par cette question.

« Le contact est personnel pour des jeunes qui ne sont pas bien pris en charge Ă la base et qui risquent d’être tentĂ©s de rejoindre des groupes terroristes pour aller combattre ailleurs », a encore prĂ©cisĂ© le responsable pour qui ces jeunes ne sont que « des victimes qu’il faut protĂ©ger ».
M. Talbi a affirmĂ©, Ă cet Ă©gard, que « le système de contrĂ´le via internet que l’AlgĂ©rie a introduit dernièrement va renforcer la lutte anti-terroriste », annonçant que dĂ©jĂ « des rĂ©sultats positifs et encourageants ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s grâce Ă la surveillance des communications des recruteurs qui ne sont pas ici, et qui ne courent aucun risque sur le territoire national ».
Concernant la lĂ©gislation relative Ă la lutte contre ce phĂ©nomène, il a citĂ© notamment l’adaptation du code de procĂ©dures pĂ©nales, afin de permettre aux autoritĂ©s concernĂ©es, notamment judiciaires, de s’impliquer et d’apporter leur contribution.
Quant Ă la question de la collecte de fonds dans les mosquĂ©es, M. Talbi a confirmĂ© que « plus de 6 milliards/DA ont Ă©tĂ© ramassĂ©s Ă la fin 2013, dĂ©but 2014 », un chiffre « très important qui a posĂ© le problème de la traçabilitĂ© des fonds collectĂ©s », a-t-il indiquĂ©.
« Aujourd’hui cette question est maĂ®trisĂ©e sur le plan de l’organisation, puisque le ministre de l’IntĂ©rieur vient d’adresser une instruction très ferme et stricte aux walis pour les responsabiliser quant Ă la collecte des fonds par des organisations au niveau des mosquĂ©es », a soulignĂ© le directeur.
C’est justement dans les mosquĂ©es que « certains profitent de la crĂ©dulitĂ©, e la gĂ©nĂ©rositĂ© et de la bonne foi et parfois de la naĂŻvetĂ© des bienfaiteurs pour ramasser de l’argent » Ă d’autres fins, a regrettĂ© M. Talbi.
DĂ©sormais, le contrĂ´le de la collecte d’argent au sein des mosquĂ©es et le suivi de son acheminement, seront « strictes et fermes ». Pour l’extension d’une mosquĂ©e par exemple, il sera exigĂ© pour toute personne ou organisation dĂ©sirant ramasser des fonds de prĂ©senter un permis de construire et un devis dĂ»ment visĂ© par les services techniques.
Des plans, une identification des demandeurs, et au besoin, le recours aux commissions de sécurité pour avoir l’avis sur la décision éventuelle à adopter, seront également exigés, a-t-il expliqué.
Le contrĂ´le des quĂŞtes dans les mosquĂ©es passera aussi par la mise Ă niveau de toute la lĂ©gislation sur la question, puisque celle en vigueur est « dĂ©passĂ©e », de l’avis du directeur.
M. Talbi a annoncé, à cette occasion, qu’un texte de loi relatif aux associations, est en voie de finalisation au niveau du ministère de l’Intérieur.
Ce texte va « mettre de l’ordre » en matière de la pratique du culte par les associations religieuses, une question « très sensible et très importante qu’il va falloir encadrer et prĂ©ciser avec des dispositions claires, Ă mĂŞme de ne laisser aucune interprĂ©tation ou Ă©quivoque », a-t-il affirmĂ©.
Par ailleurs, M. Talbi a abordĂ© la question de la modernisation de l’administration, prĂ©cisant que c’est grâce Ă l’informatisation de l’administration, que le permis de conduire et la carte grise seront Ă©lectroniques.
La carte d’identité nationale biométrique sera délivrée également à partir de janvier 2016, a-t-il rappelé, ajoutant que l’on s’achemine vers le retrait des documents administratifs via internet pour le simple citoyen.
D’autres part, le directeur a rappelĂ© que de nouvelles wilayas dĂ©lĂ©guĂ©es seront créées en 2016 dans les Hauts plateaux, et en 2017 dans le nord du pays, et qu’elles seront Ă l’avenir des wilayas « Ă part entière ».
M. Talbi a conclu que le découpage administratif visait un meilleur développement local qui est également, un facteur de lutte contre le terrorisme, notamment au niveau des zones aux frontières.